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Le Fon de Nso libéré, mais sommé de retirer sa candidature aux élections régionales

Le Fon de Nso libéré, mais sommé de retirer sa candidature aux élections régionales

Paru le mercredi, 11 novembre 2020 12:27

Sa Majesté Sehm Mbinglo II, Fon des Nso, dans l’arrondissement Kumbo, département de la Meme, région du Sud-Ouest, est libre depuis hier 10 novembre 2020. Le chef supérieur de la communauté Nso a été relâché au bout de six jours de captivité entre les mains des séparatistes anglophones.

Pour le libérer, ses ravisseurs auraient posé une série de conditions. A ce titre, il lui aurait été demandé de « renoncer aux régionales du 6 décembre prochain, de plaider auprès du président de la République pour la libération des leaders sécessionnistes incarcérés à la prison centrale de Yaoundé-Kondengui, notamment, Sissiku Ayuk Tabe et sa suite », apprend-on d’une bande audio attribuée aux « Bui Warriors ».

Il s’agit d’une milice séparatiste appartenant à la branche armée indépendantiste dénommée « Ngoketunjia Restoration forces ». D’après le même document sonore, le Fon Sehm Mbinglo se serait engagé à se retirer de toute activité politique en liaison avec la République du Cameroun.

Après sa libération, le dignitaire traditionnel a été conduit vers Bamenda et non à Kumbo sa destination de départ. Son retour dans cette localité où se trouve son trône étant désormais conditionné par le respect du chapelet des exigences à lui fixées par les combattants séparatistes qui sèment la terreur dans la zone.

Le Fon de la communauté de Nso, a été enlevé le 05 novembre vers 17h, en compagnie du cardinal Christian Tumi. Au moment de leur enlèvement, les deux personnalités se trouvaient dans un convoi à destination de Kumbo et en provenance de Bamenda, chef-lieu de la région du Nord-Ouest. Ils ont été interceptés par une bande armée au lieudit Baba 1, arrondissement de Babessi, non loin de Ndop, chef-lieu du département du Ngo-Ketunjia.

Le lendemain, « Grâce à une action conjuguée des autorités traditionnelles, de la communauté des fidèles catholiques de Kumbo et ses environs, et des Forces de défense et de sécurité, son éminence cardinal Christian Tumi a été retrouvé et libéré le 06 novembre vers 11h, au village Ntchekong par Babessi, très loin du lieu où il a été fait otage », a noté le communiqué de René Emmanuel Sadi, ministre de la Communication.

Depuis l’annonce de la tenue des élections régionales du 6 décembre 2020, les chefs traditionnels des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest font l’objet des attaques des groupes séparatistes. Vendredi 6 novembre dernier, Molinga Francis Nangoh, le chef du village Liwuh la-Malale par Buea dans la région du Sud-Ouest, a été assassiné à son domicile pas des séparatistes présumés. Ces actes visent à intimider les chefs afin de les décourager à participer aux opérations de votes des conseillers régionaux.

Pour les autorités camerounaises, ce scrutin est déterminant dans le processus résolution pacifique de la crise anglophone. La mise en place des conseils régionaux attendues à l’issue de ces élections permettra de parachever la mise en œuvre du « Statut spécial » censé accorder davantage d’autonomie aux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Baudouin Enama

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