Dans le rapport 2023 qu’il publie sur le Cameroun en ce début d’année, Human Rights Watch (HRW) critique certains choix du président français lors de son voyage à Yaoundé, en juillet dernier. Pour l’ONG internationale, « Macron n’a pas exprimé publiquement ses préoccupations quant à la situation des droits humains dans le pays [le Cameroun] ».

HRW rappelle plutôt que cette visite a davantage servi à mettre l’accent sur le renforcement des liens politiques et économiques entre Paris et Yaoundé. Et pourtant, si on en croit cette ONG, la situation des droits humains est préoccupante au Cameroun. À commencer par la crise sécuritaire qui handicape les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Des groupes sécessionnistes se battent contre l’armée nationale dans ces deux régions depuis plusieurs années.

Face à cette crise, d’autres partenaires au développement ne sont pas restés atones. HRW rappelle dans son rapport qu’avant la visite de Macron, l’Union européenne (UE) s’est prononcée pour « l’arrêt immédiat de la violence, le respect des droits humains et des principes humanitaires, un accès humanitaire sans entrave et un environnement sécurisé pour le travail humanitaire ».

Rien que pour l’année 2022, HRW a documenté de nombreux cas de violence sur les populations civiles. « Le 12 juin, des combattants séparatistes ont agressé physiquement, menacé et humilié un groupe de 11 élèves âgés de 14 à 18 ans, qui se rendaient à pied au lycée Bokova, à Buea, dans la région du Sud-Ouest. Ils ont tiré dans la jambe droite de l’un d’entre eux et ont détruit ou saisi leur matériel scolaire », peut-on lire dans ce rapport.

Le même rapport n’épargne pas les forces gouvernementales. « Les forces de sécurité ont violemment répondu aux attaques séparatistes, ciblant souvent les civils dans les régions anglophones », indique HRW.

Michel Ange Nga

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