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Revendications des transporteurs : Beti Assomo refile la patate chaude à Atanga Nji

Revendications des transporteurs : Beti Assomo refile la patate chaude à Atanga Nji

Paru le mardi, 12 avril 2022 03:15

La grogne qui couve depuis plusieurs semaines chez les transporteurs a amené les autorités à entreprendre une série de consultations et d’actions. Celles-ci ont permis de constater que l’Administration territoriale était en partie responsable de la colère des Transporteurs. C’est notamment ce que révèle une correspondance du ministre délégué à la présidence de la République, chargé de la Défense (Mindef) adressée au ministre de l’Administration territoriale (Mindef).

Dans cette lettre datée du 5 avril dernier, Joseph Beti Assomo (photo) fait comprendre à Paul Atanga Nji que sur le corridor Douala-Maroua, essentiel pour le transport des marchandises en direction du Tchad voisin, la « multiplicité des postes de contrôle, qui constitue un véritable calvaire pour les usagers de cet axe routier, est souvent prescrite par les autorités administratives locales ». L’on apprend ainsi, au travers de cette correspondance, qu’une mission conjointe de la police et de la sécurité militaire sur cet axe a permis de répertorier « 66 postes de contrôle, dont 39 postes de contrôle irréguliers et 27 postes de contrôle mixtes réguliers ».

Par conséquent, le Mindef demande à son collègue du Minat d’instruire les autorités administratives « d’alléger significativement le nombre de postes de contrôle intermédiaires sur le corridor avec institution des postes regroupant toutes les administrations impliquées ».

Il est à noter que la correspondance du Mindef a fuité sur les réseaux sociaux alors que les transporteurs sur le corridor Douala-Ndjamena ont observé un nouveau mouvement d’humeur le week-end dernier. Ils ont ainsi bloqué la sortie est de la ville de Douala, samedi 9 avril, parce qu’excédés par « les tracasseries de toutes sortes », d’après le député Cabral Libii qui a tenté de les rencontrer.

Mais cette démarche fait sourire. « Les transporteurs accusent les Forces de défense et de sécurité, l’enquête Mindef/DGSN pointe du doigt les autorités administratives… En tout cas, tous sur le terrain sont mouillés », affirme pour sa part une source proche du dossier. En mars dernier, le ministre des Transports avait déjà invité le Minat à une réunion pour désamorcer une grève annoncée par les transporteurs. Ces derniers comptaient exprimer leur ras-le-bol causé, entre autres, par la multiplicité des postes de contrôle sur ce corridor.

Selon la Banque mondiale, le corridor Douala-Ndjamena, « concentre 35% du PIB de ces deux pays, et dessert 20% de la population du Tchad et 35% de celle du Cameroun ».

Ludovic Amara

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