Le processus électoral en cours pour le renouvellement du Sénat devrait s’achever à la mi-avril avec la tenue de la première session de plein droit de la troisième mandature de cette Chambre du Parlement. Hier 12 mars, les grands électeurs étaient appelés à élire 70 sénateurs, 7 sur l’ensemble des 10 régions du pays. Mais pour que le Sénat compte ses 100 membres, la loi autorise le président de la République à nommer les 30 sénateurs restants, soit trois par région. Ainsi, d’après le code électoral, le président de la République a 10 jours, après la proclamation des résultats par le Conseil constitutionnel, pour nommer les 30 autres sénateurs. Concrètement, ces nominations devraient intervenir au plus tard le 6 avril prochain.
La liste du président de la République est très attendue, en ce qu’elle renferme de nombreux enjeux. Le président de la République doit par exemple remplacer les sénateurs décédés qu’il avait nommés dans la précédente mandature. C’est le cas du sénateur Ibrahim Mbombo Njoya. Le feu sultan des Bamoun avait été nommé par le chef de l’État en 2013 et en 2018. Après son décès en septembre 2021, celui qui était par ailleurs le patron du RDPC au pouvoir dans la région de l’Ouest n’a pas été remplacé.
C’est aussi le cas Chief Victor Mukete, doyen du Sénat pendant les deux dernières mandatures. Ce centenaire originaire de la région du Sud-Ouest avait lui aussi été nommé par le président de la République. Dans la région du Centre, le poste de sénateur nommé laissé vacant par Laurent Nkodo, parti chercher les suffrages des électeurs, devra être pourvu.
Le président Paul Biya est aussi attendu dans la région de l’Extrême-Nord. Le décès du sénateur nommé Dakolé Daïssala, président du Mouvement pour la défense de la République (MDR) est de nature à remettre en cause l’alliance entre ce parti politique et le RDPC au pouvoir.
Dans la région du Littoral, la bataille sera rude pour remplacer le charismatique chef traditionnel Madiba Songue, lui aussi nommé et décédé en 2022.
Autre nomination attendue, c’est celle de l’actuel président du Sénat, Marcel Niat Njifenji, au perchoir depuis 2013. Affaibli par la maladie, Marcel Niat Njifenji, très absent durant les sessions dont il préside à peine l’ouverture et la fermeture. De plus, une partie de l’opinion voit toujours d’un mauvais œil un président du Sénat qui ne soit pas issu des urnes.
Quoi qu’il en soit, si une nomination au Sénat apparaît comme un accomplissement pour les « élus », ce décret en ferme la porte à d’autres postes de responsabilités, une entrée au gouvernement en l’occurrence.
L.A.
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