Le décès du chairman du Social Democratic Front (SDF), John Fru Ndi (photo), ce 12 juin tard dans la nuit, suscite de nombreuses réactions de la classe politique camerounaise. L’ancien bâtonnier Akere Muna, candidat malheureux de la dernière élection présidentielle, parle d’un « grand homme » immortalisé pour l'éternité par son parcours. Il ajoute : « l'histoire du retour à la politique multipartite au Cameroun ne saurait s’écrire sans son nom en lettres d’or. Sa vie est une leçon sur le fait que le leadership consiste à servir et non à être servi ».
Akere Muna connaît bien le chairman dans le champ politique, mais aussi en dehors. Il ne cache pas sa peine tout comme le député Cabral Libii, lui aussi candidat malheureux à la présidentielle de 2018. « Je salue la mémoire de ce combattant infatigable pour l’avènement de la démocratie dans notre pays », a indiqué Cabral Libii.
Ce dernier qui a depuis pris la tête du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN) croit que le retour au multipartisme porte la marque « indélébile » et « infalsifiable » de John Fru Ndi. Pour Cabral Libii, le chairman a réussi à briser les codes et la rigidité du parti unique en vigueur.
Un autre député qui n’est pas resté atone c’est le député Jean Michel Nintcheu, qui a longtemps milité aux côtés de John Fru Ndi au sein du SDF. Il écrit sur sa page Facebook : « Fru Ndi fut un grand homme malgré ses graves errements ces dernières années ».
Dans le parti au pouvoir, quelques cadres du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) ont associé leur voix à ce cortège de consternation. C’est le cas de Grégoire Owona, le secrétaire général adjoint du comité central du RDPC et par ailleurs ministre du Travail et de la sécurité sociale.
« Le Cameroun perd en lui une figure majeure de notre démocratisation, qui aura porté en son temps et avec ténacité, les convictions de sa formation politique. L’homme politique, opposant certes, que j’ai eu le plaisir de fréquenter en diverses et nombreuses circonstances, n’en n’était pas moins un républicain pour qui l’intérêt général devait toujours primer sur les ambitions personnelles », indique Grégoire Owona.
Michel Ange Nga
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