Le National Executive Committee (Nec), bureau politique du Social Democratic Front (SDF), qui s’est tenu ce 12 juin à Yaoundé a refusé d’exclure le député Joshua Osih, par ailleurs premier vice-président de ce parti. Un camouflet pour Jean Michel Nintcheu (photo), député lui aussi, et président régional du SDF pour le Littoral, région où milite Joshua Osih. D’après des sources internes, le rejet de la demande d’exclusion s’est fait après débat, et non à l’issue d’un vote. Les mêmes sources soufflent que le leader du parti, Ni John Fru Ndi, a pesé de tout son poids pour cette issue en faveur de son protégé Osih.
« Le SDF littoral a joué sa partition à savoir appliquer le 8.2 contre un militant qui présente la particularité de nuire considérablement et de façon permanente à l’image du parti. Le Nec en a décidé autrement. Les militants, en particulier, et le peuple épris de changement en général, vont certainement tirer les conséquences qui s’imposent », a commenté Nintcheu ce jour. Pour lui, « la lutte pour un changement véritable dans notre pays continue malgré des vents et marées entretenus par ceux qui trouvent leur compte dans le statu quo au détriment de l’immense majorité des Camerounais ».
C’est le 21 mars dernier que le SDF-Littoral a adopté une motion d’exclusion de Joshua Osih en activant l’article 8 alinéas 2 des statuts de cette formation politique. Le président régional accusait ainsi son camarade « d’activité anti-parti » et d’être notamment trop proche du RDPC, le parti au pouvoir. Dans les rangs du SDF, en effet, certains ont très peu goûté au fait que Joshua Osih apporte son soutien à une initiative des députés du parti au pouvoir contre les élus américains qui se sont prononcés en faveur d’une implication plus forte de leur gouvernement dans la résolution de la crise anglophone au Cameroun. La démarche d’exclusion de Joshua Osih sera jugée recevable par une réunion du NEC qui s’est tenue le 8 mai. Le Nec de ce 12 juin a finalement débouté le député Nintcheu.
Il est à relever que cette guerre ouverte entre hauts responsables du parti se déroule alors que Ni John Fru a officiellement déclaré, le 11 février dernier, qu’il ne sera plus candidat à aucune élection présidentielle et qu’il se sent « fatigué », ouvrant de fait sa succession à la tête du parti. Nintcheu et Osih passent pour être des prétendants à la succession.
L.A.
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