C’est la deuxième sortie en l’espace de 14 jours de l’ancien sous-secrétaire d’Etat américain chargé des affaires africaines sur le rôle de la France dans la crise sociopolitique qui secoue les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest depuis fin 2016.
Dans un tweet, l’ancien haut responsable de la diplomatie américaine compare la situation du Cameroun à celle du Canada, pays lui aussi doté d’une double identité francophone et anglophone. Tibor Nagy aimerait voir la France adopter au Cameroun le même soutien que celui apporté aux revendications du Québec, francophone, face au pouvoir central anglophone au Canada.
France has been a strong supporter of Francophone rights for Quebec in Canada - Prez De Gaulle even declaring "Vive le Quebec Libre!" How about equal support for Anglophone rights in Cameroon?! What's the difference in human terms?
— Tibor Nagy (@TiborPNagyJr) October 13, 2021
Il y a quelques semaines, le 1er octobre, date choisie par les deux régions cités surpa pour marquer leur « indépendance » face à Yaoundé, Tibor Nagy ne comprenait pas pourquoi « la France ne voit pas que son intérêt à long terme est d'aider les anglophones à faire valoir leurs droits plutôt que de soutenir la politique de la terre brûlée de Yaoundé qui ne peut pas gagner ! ».
Cameroon’s Anglophone crisis is 5 yrs old–but the fundamental problem goes back to colonialism. Can’t understand why France doesn’t see its long term interest is in helping the Anglophones gain their rights rather than supporting Yaoundé's scorched earth policy which can't win!
— Tibor Nagy (@TiborPNagyJr) October 1, 2021
La France a toujours été interpellée dans la crise anglophone. L’ancienne puissance tutélaire sur le Cameroun francophone est accusée de mollesse vis-à-vis de Yaoundé sur la question. « Seul le dialogue permettra de répondre, de manière pacifique et concertée, aux préoccupations de toutes les parties, dans le respect de l’unité et de l’intégrité du pays. C’est un message que nous passons également aux autorités camerounaises, en étroite concertation avec nos partenaires européens et internationaux », s’est par exemple défendu le ministre français des Affaires étrangères en février 2018.
Et au lendemain du Grand dialogue national convoqué fin septembre 2019 par le président de la République pour trouver une solution à cette crise, la France s’était dite satisfaite des résolutions de cette grand-messe. « Nous souhaitons accompagner les efforts de paix, d’apaisement, qui ont été développés depuis quelques jours, depuis quelques semaines, en particulier à la suite du grand dialogue national, pour que le Cameroun retrouve sa sérénité », avait alors déclaré le ministre Jean Yves le Drian, chef de la diplomatie française.
« La position de la France est claire, nous soutenons l’intégrité territoriale du Cameroun. Il n’est pas question d’avoir une partie de l’Etat qui se détache. Nous soutenons l’unité du Cameroun », a insisté Christophe Guilhou, ambassadeur de France au Cameroun dans une interview en mars 2020 au journal Défis Actuels.
L.A.