Rumeurs, idées reçues, clichés, superstitions, légende : qui dit vrai ? qui dit faux ?
Appel à l’insurrection : Atanga Nji déploie son « rouleau compresseur » contre le MRC

Appel à l’insurrection : Atanga Nji déploie son « rouleau compresseur » contre le MRC

Paru le mardi, 15 septembre 2020 15:26

L’étau se resserre autour du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC). À quelques jours du mouvement de protestation projeté sous l’instigation du leader de ce parti politique de l’opposition, le ministre de l’Administration (Minat), Paul Atanga Nji, place les personnes impliquées dans cette initiative sous surveillance.

Message porté

Dans un message porté signé le 14 septembre, le patron de la préfectorale demande aux gouverneurs des régions du Centre, du Littoral et de l’Ouest de « mettre en place un système de surveillance de tous militants et sympathisants » du parti de Maurice Kamto.

« Le maintien de l’ordre doit se faire sans la moindre complaisance avant, pendant et après l’élection des conseillers régionaux », insiste Paul Atanga Nji. Non sans recommander « le professionnalisme » aux forces de maintien de l’ordre (FMO).

Ces directives du Minat arrivent en réaction aux annonces des manifestations projetées le 22 septembre prochain dans les villes de Yaoundé, Douala et Bafoussam. À travers ces marches, le MRC et d’autres partis politiques de l’opposition comptent s’opposer à la tenue des élections des conseils régionaux prévues le 6 décembre prochain.

Pour faire échec à ces « manifestations non autorisées », Paul Atanga Nji prescrit au commandement territorial de procéder « sans faiblesse à l’interpellation et garde à vue administrative des personnes qui se retrouveront sur la voie publique ». Cette mesure vise par ailleurs les personnes qui ont lancé le mot d’ordre de manifestation par écrit, sur les plateaux et antennes de médias audiovisuels ou sur les réseaux sociaux.

Polémique

Dans l’opinion publique, l’évocation de la garde-vue administrative fait polémique. Selon la Loi n° 90/054 du 19 décembre 1990 portant sur le maintien de l’ordre, les autorités administratives peuvent, en tout temps et selon les cas, dans le cadre des opérations de maintien de l’ordre public « prendre des mesures de garde à vue d’une durée de 15 jours renouvelables dans le cadre de la lutte contre le grand banditisme », précise l’article 2. Pour certains acteurs de la société civile, on ne saurait donc recourir à la garde vue administrative dans le cadre d’une manifestation non autorisée.

Cette posture des organismes actifs dans la protection des droits de l’Homme est également défendue par des juristes. C’est le cas de maître Sterling Minou. Cet avocat soutient que la détention administrative « est la preuve d’un abus manifeste et d’une violation flagrante des droits des victimes, car, selon le Code de procédure pénale en vigueur depuis 2007, nul ne doit être incarcéré dans une prison sans un mandat de justice. »

Autres actions

Depuis le 11 septembre dernier, les gouverneurs du Centre et du Littoral ont interdit toutes réunions et manifestations publiques « non déclarées » dans leurs territoires de commandement respectifs. De sources judiciaires, ces arrêtés des gouverneurs visent à alourdir les sanctions judiciaires qui pourraient s’abattre sur les potentiels marcheurs.

En effet, en plus de l’infraction de non-déclaration de manifestation, on pourrait leur accoler « l’infraction de rébellion au cas où ils viendraient à organiser des marches sans autorisation parce qu’ils auraient ainsi désobéi à un ordre d’une autorité légitime », explique un magistrat.

Baudouin Enama

Lire aussi:

Yaoundé : les participants aux marches non déclarées s’exposent désormais à des poursuites pour rébellion

Maintien de l’ordre : Atanga Nji annonce la mise en branle d’un « rouleau compresseur » contre Kamto

Conquête du pouvoir : Maurice Kamto franchit un nouveau cap dans sa logique insurrectionnelle

● E-Arnaques


● Fact Cheking




 

Please publish modules in offcanvas position.