Ce n’est que le week-end dernier qu’Olivier Atinbop (photo) a décidé d’annoncer sa démission du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN). C’est pourtant le 8 décembre dernier que celui qui occupe le poste de vice-président en charge du numérique depuis 2018 a envoyé sa lettre de démission à Cabral Libii, le président national du PCRN. Ce dernier s’est pour l’instant réservé de commenter le départ de ce proche militant, présenté comme « un cabraliste dans l’âme » par un haut cadre du parti.

Olivier Atinbop fait en effet partie des premières personnes à avoir intégré le mouvement 11 Millions de citoyens (OMC) lancé par Cabral Libii en 2017 dans le but d’inscrire le maximum de personnes sur les listes électorales. Il a particulièrement travaillé au sein de la coordination de OMC dans la région de l’Ouest. Des voix internes au PCRN laissent aussi entendre qu’Olivier Atinbop est un soutien de la première heure de Cabral Libii qui s’est investi pour la réussite de l’entrée de Cabral Libii en politique. Les mêmes sources ne cachent pas qu’une relation filiale existait entre les deux hommes. Olivier Atinbop loue d’ailleurs sa rencontre avec l’ancienne star des talk-shows télé devenue homme politique.

Ce n’est donc pas étonnant que la démission d’Olivier Atinbop a pris plusieurs militants du PCRN de court. L’intéressé n’a fait aucun mystère sur la raison de son départ. Dans sa lettre de démission, Olivier Atinbop a fait savoir que le PCRN n’incarne plus ses espérances et ses aspirations.

« Ma plus grande déception vient de l’issue des dernières consultations électorales ou mes camarades de la base dans la commune de Galim, dans le département des Bamboutos, m’ont sans foi abusé », a expliqué Olivier Atinbop.

Groupe Saker

En novembre 2022, les instances compétentes du PCRN avaient ouvert ce dossier. Dans les faits, l’ancien vice-président du parti se plaignait d’avoir été abusé financièrement par les camarades du parti, « qui ne sont d’autres personnes que ses propres cousins qu’il a amenés dans le parti », raconte un cadre du PCRN. Ce dernier ajoute qu’en décembre, le parti avait obtenu qu’Olivier Atinbop soit remboursé. Pour notre source, cette affaire ne peut pas être la raison du départ de l’ancien cadre.

Pour notre interlocuteur, Olivier Atinbop a choisi de quitter le parti pour des raisons personnelles. Il vient en effet de reprendre la tête de l’entreprise familiale, le groupe Saker fondé par son père Elie Saker Tshouongang un hiérarque du parti au pouvoir, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC).

Elie Saker Tshouongang est le maire de la commune de Galim, dans le département des Bamboutos. Il est aussi le président du club de football Bamboutos de Mbouda. Mais aussi un homme d’affaires qui possède une chaîne de neuf boulangeries dans la ville de Douala, une minoterie qui produit de la farine de blé Tesa, des supérettes, etc. Un patrimoine qu’il est difficile de diriger quand on est un cadre influent d’un parti de l’opposition, si on en croit les anciens camarades d’Olivier Atinbop.

Michel Ange Nga  

Lire aussi:

PCRN : Cabral Libii veut ramener les déserteurs « frustrés » à la maison