Rumeurs, idées reçues, clichés, superstitions, légende : qui dit vrai ? qui dit faux ?
Mairie de Bangangté : l’opposition RDPC contre RDPC met à mal les institutions

Mairie de Bangangté : l’opposition RDPC contre RDPC met à mal les institutions

Paru le lundi, 17 mai 2021 18:21

Le 12 mai dernier, le chef de la délégation départementale du Comité central du RDPC pour le Ndé, l’ancien ministre Colbert Tchatat, a adressé au préfet de la même unité administrative une correspondance. Dans ce courrier, le parti réitère le choix porté sur la personne de Éric Niat, conseiller municipal à la commune de Bangangté, capitale de ce département, pour occuper le poste de maire.

« La hiérarchie du parti a au cours d’une réunion de concertation tenue le 12 mai au Comité central, instruit que le calme et la discipline soient de rigueur au sein du conseil municipal de Bangangté, en mettant strictement en œuvre les conclusions des consultations internes organisées le dimanche 2 mai 2021 », peut-on lire dans la correspondance.

Cette lettre est une réponse à une missive du préfet transmise au Comité central du parti au pouvoir après la session du 6 mai. Pour comprendre, il faut savoir que le conseil municipal de la commune de Bangangté est contrôlé par le RDPC. Et dans cette lettre, l’autorité administrative recommande au parti au pouvoir « de trouver un apaisement entre ses militants ». Ces derniers ayant montré leur désaccord à l’endroit du choix de leur parti de porter Éric Niat à la tête de cette mairie. Il s’est d’abord manifesté sur la forme d’un boycott du premier conseil municipal qui s’est tenu le 3 mai. Ce boycott n’a pas permis de passer à la désignation du maire, le quorum n’étant pas atteint comme le prévoit la loi portant Code général des collectivités territoriales décentralisées.

La candidature à l’élection du maire illustre également ce désaccord. En effet, Mme Nana, conseillère pour le compte du RDPC, a décidé de se présenter pour l’élection au poste de Maire, faisant fi de ce que son parti avait déjà investi un candidat. Au lieu de procéder au vote comme prévu par le Code, le préfet a plutôt renvoyé une deuxième fois l’élection du maire.

Non-respect de la loi

« Lorsqu’après une convocation régulièrement faite, le quorum n’est pas atteint, toute délibération votée après la seconde convocation, à trois (03) jours au moins d’intervalles est valable si la moitié au moins des membres du conseil est présent », dispose l’article 174 de ce Code. Ce qui était cas lors de cette seconde convocation.

« La lettre du RDPC pose problème, car mon camarade qui a signé cette lettre n’a pas mandat pour s’adresser au préfet, c’est plutôt le président du groupe communal qui doit s’adresser au préfet pour lui suggérer une date », a indiqué le militant du RDPC, Hervé Emmanuel Nkom, lors de l’émission de débat dominical, Canal presse de Canal 2 International. Un avis partagé, sur le même plateau, par le Luison Essomba, expert en droit, qui estime que l’acte du préfet sème la confusion entre l’État et le RDPC, alors que l’État doit rester au-dessus des partis. 

Pour le juriste Hilaire Kamga, « Bangangté est considéré dans la géopolitique locale comme étant une mairie stratégique et politique. Il faut que celui qui prend la tête de cette mairie consolide cet establishment local. Ces renvois, même s’ils ne traduisent pas forcément le droit en vigueur, répondent à cette logique politico-stratégique qui dans un État comme le Cameroun n’a rien de surprenant ».

Pour l’heure, impossible de prévoir la suite des événements. Il faut encore attendre jusqu’au prochain conseil. Avant d’y arriver, le RDPC met tout en œuvre pour que soit appliquée sa décision. Ce processus électoral fait suite à la mort le 6 mars dernier de l’ancien maire, Jonas Kouamou. 

Vanessa Ngono Atangana

● E-Arnaques


● Fact Cheking