Dans une déclaration publiée le 16 juin 2021 à l’occasion de la célébration de la Journée de l’enfant africain, la Commission des droits de l’Homme du Cameroun (CDHC) recommande d’étendre la gratuité et le caractère obligatoire de l’éducation au secondaire. Cette recommandation repose notamment sur le fait que « la gratuité de l’enseignement primaire a permis de relever le taux d’achèvement à 74%, avec un taux de fréquentation net ajusté de 84% pour les enfants en âge de fréquenter l’école primaire ».
Cette mesure prise par le président de la République il y a presque 20 ans est cependant contrariée sur le terrain. « Officiellement, l’école primaire publique est gratuite. La mesure présidentielle est bafouée au vu et au su de tout le monde. Entre le paiement des frais d’adhésion à l’association des parents d’élèves exigés pour chaque apprenant et l’exigence au quotidien d’autres frais, c’est la gratuité au prix fort », s’insurge un parent.
D’ailleurs, la CDHC constate que 30 ans après l’adoption de la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant, beaucoup restent à faire pour la réalisation des droits à l’éducation des enfants au Cameroun. En effet, les statistiques sur l’accès à l’enseignement primaire varient en fonction des régions, et se révèlent en dessous de la moyenne dans les régions de l’Adamaoua, de l’Est, de l’Extrême-Nord et du Nord identifiées comme zones d’éducation prioritaires.
C’est pourquoi la CDHC encourage le gouvernement à poursuivre la mise en œuvre effective et généralisée de l’éducation inclusive, notamment au bénéfice des enfants vivant avec un handicap. Justement, le Programme d’appui à la réforme de l’éducation au Cameroun (Parec) entend améliorer la qualité, assurer l’équité, la bonne gouvernance et l’inclusion en vue de porter le taux d’encadrement des élèves de 43% en 2019 à 95% en 2025.
D.M.
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