Le ministre de l’Administration territoriale (Minat), Paul Atanga Nji (photo), dans une correspondance adressée le 18 août 2020 aux gouverneurs du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, restreint la vente, la possession et l’utilisation des armes blanches dans ces deux régions pour une période de quatre mois, éventuellement renouvelable.
Pour motiver cette mesure conservatoire, le Minat invoque la recrudescence, ces derniers temps, des décapitations des honnêtes citoyens avec des machettes et l’utilisation par des terroristes du fer de construction pour la fabrication d’engins explosifs et comme munitions pour les armes de fabrication artisanale. Des « actes barbares qu’ils prennent plaisir à filmer et à poster dans les réseaux sociaux », note Paul Atanga Nji.
En vue de la mise en œuvre de cette mesure restrictive, il invite les gouverneurs à procéder au recensement, dans leurs unités administratives, de toutes les quincailleries et magasins, ainsi que leurs stocks de machettes, de haches et de fer de construction.
Dorénavant, « tout citoyen désirant acheter une machette devra obtenir au préalable une autorisation auprès du sous-préfet territorialement compétent et justifier d’une activité agricole avant toute acquisition », prescrit le Minat. De plus, outre la présentation de la carte nationale d’identité, « le vendeur devra retenir le numéro de téléphone et la situation du domicile de l’acheteur ».
Le Minat impose également à tout vendeur de s’assurer que l’acheteur dispose effectivement d’un chantier en cours avec permis de bâtir pour l’acquisition du fer à béton.
Mais l’application de cette mesure du Minat semble difficile. La porosité de la frontière avec le Nigeria voisin facilite l’importation des armes blanches.
D.M.
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