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20 mai 1972 – 20 mai 2022 : 50 ans après, le Cameroun toujours à la quête de son unité

20 mai 1972 – 20 mai 2022 : 50 ans après, le Cameroun toujours à la quête de son unité

Paru le vendredi, 20 mai 2022 11:17

La fête de l’Unité nationale se célèbre ce jour à travers le pays. C’est la cinquantième célébration de ce type depuis l’unification du Cameroun anglophone et du Cameroun francophone en 1972. Comme depuis 2016, et les intentions séparatistes qui ont conduit à un conflit sécessionniste dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, le discours officiel s’emploie à gommer les fractures…

« Des mouvements séparatistes tentent effectivement depuis 2016 de remettre en question l’unité nationale par une rébellion armée contre l’État », pose l’universitaire Mathias Éric Owona Nguini, dans les colonnes de Cameroon Tribune, le quotidien gouvernemental. « La robustesse de l’appareil administratif et politique de l’État ainsi que le savoir-faire professionnel des forces de défense et de sécurité ont constitué de solides remparts protégeant la citadelle souveraine qu’est la République du Cameroun », poursuit-il.

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si, comme par le passé, le thème de la fête nationale veut mettre l’emphase sur l’armée et le maintien de l’unité nationale. La célébration du cinquantenaire de l’État unitaire tourne en effet autour de la réflexion : « Forces de défense et de sécurité au service du peuple, pour la préservation de la paix sociale et de la cohésion nationale, gage de l’émergence du Cameroun ».

« C’est en s’appuyant sur cela que le Cameroun maintient son unité en contrant les manœuvres d’éclatement initiées par les groupes sécessionnistes dits “Ambazoniens”, utilisant à bon escient ses forces de défense et de sécurité ainsi que ses services d’intelligence pour préserver l’unité de l’État », analyse ce professeur de sciences politiques.

Repli identitaire

Mais l’irrédentisme dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-ouest n’est pas le seul challenge à l’unité nationale. Un tribalisme décomplexé et de plus en plus affiché met à mal l’intégration et la cohésion nationales. « Votre constat est réel », admet Josuah Osih, député de l’opposition. « Vous savez, le gouvernement a échoué et la preuve de cet échec c’est la situation dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest ». Il poursuit : « Je pense que c’est aussi important de marquer ce jour. Pas seulement à cause des 50 dernières années d’échec, mais aussi pour expliquer aux Camerounais que nous pouvons vivre ensemble dans la paix, nous pouvons vivre dans le bonheur, pour le bien de tous. C’est cela le message du Social democratic Front ».

Pour certains en effet, le Cameroun n’a jamais autant affiché de divisions. « Aujourd’hui, fête de l’unité nationale. Une incongruité dans un contexte où une guerre acharnée est menée entre ceux qui mangent et ceux qui ne mangent pas. Les inégalités sociales sont de plus en plus grandes, le niveau de décrépitude est total et les populations sont abandonnées », regrette un internaute.

Cependant pour l’universitaire Mathias Eric Owona Nguini, tout n’est pas perdu. « L’État unitaire du Cameroun doit poursuivre sa modernisation en évoluant progressivement et méthodiquement vers un approfondissement des bases politiques, administratives, économiques, sociales et culturelles de la décentralisation », recommande-t-il.

Ludovic Amara  

Dernière modification le vendredi, 20 mai 2022 13:39

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