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Financement du terrorisme : pourquoi le Cameroun peine à coopérer au niveau international

Financement du terrorisme : pourquoi le Cameroun peine à coopérer au niveau international

Paru le jeudi, 21 janvier 2021 02:01

Le Cameroun présente un risque « élevé » en matière de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme. Ce constat est celui de l’ « Evaluation nationale du risque sur blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme ». Ce rapport édité par l’Agence nationale d’investigation financière (Anif), et présenté le 19 janvier dernier à Yaoundé couvre la période 2014 – 2018.

Il en ressort qu’en matière de financement du terrorisme, aucune enquête formelle d’entraide internationale n’a été ni reçue de l’extérieur ni envoyée du Cameroun. Aussi, aucun fonds n’a fait l’objet de confiscation, révèle ce rapport qui cite la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE), un service public de renseignement.

Deux raisons expliquent cet état de choses. La première c’est que les pourvoyeurs extérieurs des fonds à destination du Cameroun ne sont pas identifiés avec certitude. La deuxième raison vient de ce qu’au Cameroun, les crimes de financement du terrorisme relèvent exclusivement de la compétence du tribunal militaire. Or, dans plusieurs pays étrangers, les autorités judiciaires refusent de donner suite aux demandes d’entraide émanant des juridictions militaires.

112 enquêtes locales

Au niveau local, la DGRE informe que 112 enquêtes ont été diligentées par les services d’intelligence camerounais. Lesdites enquêtes ont abouti à des dénouements divers, dont les cas de 18 condamnations et 55 personnes acquittées.

Les secteurs les plus exposés au blanchiment des capitaux sont : les banques, le marché des titres, les assurances, la micro finance, les sociétés de transfert de fonds, les bureaux de change, les casinos, l’immobilier, les négociants des métaux précieux, la concession automobile.

Pour limiter les menaces et les vulnérabilités identifiées par le rapport, l’Anif a mis sur pied un plan d’actions prioritaires qui couvre la période 2021-2024. Ce dernier contient des actions de priorité « haute » et « moyenne ».

Spécifiquement, ce plan permettra de corriger les insuffisances liées à : « l’absence d’un cadre juridique formel régissant les sociétés de transfert de fonds, l’absence de corps spécialisés au sein des autorités d’enquêtes et de poursuites en matière de financement du terrorisme, l’absence de sanctions administratives et pénales dans la mise en application des diligences de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme ».

D’après les statistiques officielles, les déclarations de soupçons reçues par l’Anif sont passées de 450 à 782 déclarations entre 2019 et 2020. Pour la dernière année, cette agence d’investigation a transmis plus de 300 rapports aux autorités judiciaires. « Si nous prenons notre rapport d’activités 2020, les sommes blanchies ou ayant servies au financement du terrorisme y figurent c’est en millier de milliards qui résultent de la corruption, des détournements de fonds publics, des fraudes fiscales et douanières, de la cyber escroquerie, des trafics divers », commente Hubert Ndé Sambone, directeur de l’Anif, coordonnateur de l’évaluation nationale de risques.

Baudouin Enama

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