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Affaire Fotso contre Kalara : condamné en appel, Christophe Bobiokono promet de saisir la Cour suprême

Affaire Fotso contre Kalara : condamné en appel, Christophe Bobiokono promet de saisir la Cour suprême

Paru le lundi, 21 décembre 2020 14:48

Christophe Bobiokono (photo), le Directeur de publication du journal Kalara, a annoncé son intention de porter le dossier devant la Cour suprême, ultime recours et dernier espoir de mettre fin à « cet acharnement » afin que le droit soit dit.

En effet, le vendredi 18 décembre dernier, les journalistes Christophe Bobiokono et Irène Mbezele ont vu leur condamnation en instance confirmée par la Cour d’appel de Yaoundé. C’était dans l’affaire qui les oppose à Faustine Fotso Chebou Kamdem, avocate et ancienne député du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC).

Le Directeur de publication de Kalara, un hebdomadaire d’investigation spécialisé dans les affaires judiciaires, écope de deux ans de prison avec sursis pendant 3 ans, d’une amende de 4 millions FCFA et 407 000 FCFA de dépens pour diffamation et outrage à corps constitué. La même décision condamne également sa coaccusée Irène Mbezele, condamnée à la même peine de prison assortie d’une amende d’un million de FCFA et 407 000 FCFA de frais de justice.

Mandat d’incarcération

Par rapport à la décision rendue en décembre 2019 par le Tribunal de première instance de Yaoundé-Centre administratif, le verdict de la Cour d’appel alourdit la peine pécuniaire de Christophe Bobiokono, d’environ 2 millions FCFA.

Pour le cas d’Irène Mbezele, la procédure en appel n’a fait que confirmer la décision rendue en premier ressort sur cette affaire. Christophe Bobiokono rapporte qu’un mandat d’incarcération a été émis sur place pour Irène Mbezele et lui « en cas de non-paiement des condamnations pécuniaires ».

L’affaire remonte à la publication de deux articles datant d’octobre 2018 et relayant les propos qu’aurait tenus Faustine Fotso au cours d’un dîner. S’appuyant sur un enregistrement de sa conversation à son insu par l’un des convives, le journal relate les manœuvres qu’elle aurait utilisées pour influencer la décision des juges, dont le magistrat Joël Albert Bias, dans un dossier opposant l’ancien ministre Ama Tutu Muna à son frère ainé, l’ex-Bâtonnier Akere Muna.

Réaction

Dans un communiqué publié vendredi à la suite de cette décision, Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé « sans réserve une justice complice de manœuvres qui n’ont d’autre but que d’empêcher cette publication de poursuivre son travail d’investigation ». Pour cet organisme de défense de la liberté de la presse, la procédure ayant abouti à la condamnation de ces deux journalistes a été émaillée de « violations du droit à un procès équitable ».

En effet, lors du procès en appel le 4 décembre dernier, l’audience pour examiner le fond de l’affaire s’est déroulée en l’absence des avocats des journalistes, en grève ce jour-là. Les accusés avaient pourtant expressément demandé un report. « Dans ce contexte, ils n’ont pu faire valoir tous leurs arguments et toutes les pièces les disculpant », commente Arnaud Froger, responsable du bureau Afrique de RSF.

Baudouin Enama

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Dernière modification le lundi, 21 décembre 2020 15:02

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