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Violences intercommunautaires : le feu couve dans le Logone et Chari, malgré la mission de bons offices du gouvernement

Violences intercommunautaires : le feu couve dans le Logone et Chari, malgré la mission de bons offices du gouvernement

Paru le mardi, 21 décembre 2021 10:49

Ce 20 décembre 2021, la Douane camerounaise a annoncé la saisie de 10 000 couteaux et de 5000 machettes à Maroua, la capitale régionale de l’Extrême-Nord. Selon un responsable de l’administration douanière, la cargaison prenait la direction de Kousserie. Pour lui, il ne fait pas de doute que ces armes blanches étaient destinées soit aux Arabes Choas, soit aux Mousgoums, deux communautés du département du Logone et Chari qui se sont affrontées il y a quelques jours. Bilan : 40 morts (36 chez les Arabes Choas numériquement supérieurs dans le département, et 4 chez les Mousgoums) ; d’importants dégâts matériels et au moins 50 000 déplacés, selon une source gouvernementale.

Malgré l’accalmie observée depuis le séjour d’une mission gouvernementale conduite par le ministre de l’Administration territoriale (Minat), Paul Atanga Nji, le 14 décembre 2021 à Kousseri, chef-lieu du département du Logone et Chari, les deux communautés semblent visiblement toujours sur le pied de guerre. « C’est ce qui pourrait expliquer que le gouverneur Midjiyawa Bakari, arrivé sur place avant la mission gouvernementale, n’ait plus regagné Maroua depuis lors », souffle une source sécuritaire locale.

Discours va-t’en-guerre

D’après le communiqué du ministre de la Communication, la mission gouvernementale prescrite par le président de la République, Paul Biya, s’est déployée en vue de « rechercher les causes profondes de ce conflit et de proposer les solutions durables ». Mais dans l’immédiat, précise le même communiqué, Paul Biya « en appelle à l’apaisement, à la retenue, au sens patriotique et au maintien du vivre-ensemble, qui en tout temps doivent demeurer les valeurs cardinales régissant les relations entre les Camerounais ». D’après le même document, le président de la République « demande instamment qu’il soit mis fin à ces luttes fratricides ».

Mais, croit savoir une source au Minat, le discours tenu par certaines élites ne milite pas en faveur de l’apaisement. « Lors de la réunion présidée par le Minat à Kousseri en présence des populations, une élite parlant au nom des Arabes Choas a clairement fait savoir, sous les youyous de la foule, que la colère de sa communauté ne retombera pas avant que les 2500 têtes de bœuf volées par leurs voisins ne soient restituées », corrobore un journaliste local.

Celui-ci ne cache pas son inquiétude pour les prochains jours d’autant plus que, révèle une source au sein du commandement territorial, lors des affrontements les forces de maintien de l’ordre ont fait montre de passivité, alors que les forces de défense commises à la lutte contre la secte terroriste Boko Haram n’ont pas voulu intervenir, arguant qu’une telle intervention ne relevait pas de leur compétence.

D.M.

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Dernière modification le mardi, 21 décembre 2021 10:51

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