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Unité nationale : diagnostic et propositions de l’opposition

Unité nationale : diagnostic et propositions de l’opposition

Paru le vendredi, 22 mai 2020 18:06

La construction de l’« unité nationale » fait débat au sein de l’opinion au Cameroun. Le 19 mai dernier, veille de la Fête nationale du pays, deux opposants camerounais de premier ordre à se sont exprimés sur le sujet. D’abord Cabral Libii, député du Nyong et Kelle et président du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN). « La cohabitation intercommunautaire reste une poudrière au Cameroun », s’est-il alarmé dans une allocution diffusée en direct sur son compte Facebook.

Pour illustrer son inquiétude, l’opposant classé troisième lors de la dernière élection présidentielle, évoque les récents affrontements d’Obala ou de Sangmelima, la montée des discours tribalistes et haineux dans les réseaux sociaux et « la guerre civile » dans les régions anglophones.

Ainsi pour parvenir à l’idéal d’une unité nationale, suggère la mise en place de certains préalables. Notamment l’institution des « journées du souvenir en mémoire à nos résistants à la colonisation et des pionniers de l’indépendance » et la création d’un « “panthéon national”, qui aura une appellation nationale consensuelle où reposeront les restes des grandes figures de notre pays… »

En plus de la création d’une police numérique pour « traquer les propos haineux et tribalistes sur internet pour confronter les auteurs à la rigueur de la loi », le leader du PCRN propose la suppression de l’équilibre ethnique dans l’accès aux emplois publics. « Il sera remplacé par une nouvelle formule de discrimination positive basée sur les critères sociaux et géographiques du lieu d’obtention du dernier diplôme », explique-t-il.

Libération des prisonniers

Pour permettre aux Camerounais de se connaître, il plaide pour la densification des colonies de vacances. Lesquelles devraient être « inscrites de façon obligatoire dans les programmes scolaires dans tout le pays ».

Du côté du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), l’unité nationale passe par la résolution des crises sécuritaires et surtout politiques qui secouent le Cameroun. « La fête nationale est aussi une occasion d’introspection individuelle et collective sur le sens de notre vivre-ensemble et de l’unité nationale, au-delà des slogans officiels qui, face aux réalités quotidiennes, sonnent plus que jamais creux », a déclaré Maurice Kamto, président du MRC.

Au sujet de la crise anglophone et de la crise post-électorale née au lendemain de la présidentielle d’octobre 2018, Maurice Kamto propose la création d’un « comité de haut niveau ». Pour lui, « ce comité devrait, après consultation du gouvernement camerounais et tous les principaux protagonistes, y compris ceux en détention, œuvrer pour la mise en place de mécanismes visant à arrêter immédiatement la violence et sa résurgence ».

Le principal challenger de Paul Biya exige également un « cessez-le-feu, la libération de tous les prisonniers incarcérés dans le cadre de la crise anglophone, dont Sisuku AyukTabe et ses partisans, et les 15 prisonniers d’opinion, militants du MRC, dont le premier vice-président de notre parti, Mamadou Yacouba Mota ».

BE

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