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Les avocats suspendent le port de la robe, en guise de protestation contre leur « persécution programmée »

Les avocats suspendent le port de la robe, en guise de protestation contre leur « persécution programmée »

Paru le lundi, 23 novembre 2020 07:20

Le Conseil de l’Ordre, statuant sur une « persécution programmée des avocats au barreau du Cameroun » au cours d’une session extraordinaire tenue le 22 novembre 2020, a décidé de la suspension du port de la robe du 30 novembre au 4 décembre pour tous les avocats et dans tout le pays du 30 novembre au 4 décembre.

La même résolution, votée à l’unanimité des membres du Conseil de l’Ordre, suspend aussi « jusqu’à nouvel avis, et pour tous les avocats, toute intervention devant les juridictions statuant en matière criminelle, à tous les degrés de juridiction y compris la Cour suprême et le tribunal criminel spécial, et les juridictions statuant en manière de contentieux électoral, y compris le Conseil constitutionnel ».

D’après les explications d’un avocat, la résolution épargne les affaires civiles et commerciales parce que, contrairement aux affaires criminelles, leur enrôlement n’exige pas la présence d’un conseil.

Le Conseil de l’Ordre renonce enfin aux hommages judiciaires du bâtonnier Tchakounte Patie Charles décédé il y a quelques semaines en France. Initialement prévu sur les parvis de la Cour d’appel du Littoral et de la Cour suprême, ce rituel sera organisé en temps opportun en d’« autres lieux plus accueillants pour les avocats ».

A travers ces mesures susceptibles d’entrainer d’autres, le Conseil de l’Ordre entend ainsi protester contre ce qu’il considère comme une véritable cabale visant à « affaiblir la corporation à un moment non anodin où le barreau, orphelin de son bâtonnier, s’apprête à lui rendre hommage ».

Redorer un blason souillé

Il est donc question de redorer le blason de la profession souillé par la détention provisoire de certains avocats. Le cas de Tristel Richard Tamfu Ngarka et de Armel Tchuenmegne Kenmegne, « appréhendés sans convocation préalable ni mandat », gardés à vue du 18 au 20 novembre, puis placés en détention provisoire le même jour. Ce 23 novembre, ils comparaissent devant le tribunal de première instance de Douala-Bonanjo pour des chefs d’outrage à magistrat, destruction et commentaires tendancieux sur une affaire en cours. Ces incriminations visent au total 15 avocats.

Ces derniers sont mis en cause pour leur implication dans la rixe ayant opposé, en pleine salle d’audience le 10 novembre, les forces de l’ordre aux avocats venus à la rescousse de leurs deux confrères détenus pour outrage à magistrat, tentative de corruption et escroquerie. Au cours d’une session tenue le 13 novembre, le Conseil de l’ordre se contente de condamner les brutalités policières et de demander des sanctions exemplaires contre leurs auteurs.

Le Conseil de l’Ordre met quelque peu sous le boisseau les griefs formulés contre les deux avocats, accusés d’avoir pris une somme de trois millions FCFA à leur client en vue de corrompre le magistrat. Une posture jugée corporatiste dans les milieux de la magistrature où on rappelle que l’avocat n’est pas au-dessus de la loi.

D.M.

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