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Covid-19 à la prison de Kondengui : Jean Baptiste Nguini Effa tire la sonnette d’alarme

Covid-19 à la prison de Kondengui : Jean Baptiste Nguini Effa tire la sonnette d’alarme

Paru le vendredi, 24 avril 2020 16:55

L’ancien DG de la Société camerounaise de dépôts pétroliers (1994 à 2009), en détention provisoire depuis 11 ans d’abord à la prison de Douala puis à la prison centrale de Yaoundé, a adressé une correspondance le 21 avril au ministre de la Justice, Laurent Esso. Dans cette lettre, en réalité destinée au président de la République, Jean Baptiste Nguini Effa déplore la situation catastrophique qui prévaut au sein de ce pénitencier.

« À la prison centrale de Yaoundé, il y a actuellement une “épidémie de paludisme”. On observe des symptômes tels que la fièvre, les maux de tête, les difficultés respiratoires dans plusieurs cellules surchargées », constate-t-il. Avant de préciser que cette réalité est vécue aussi bien dans des quartiers populaires que ceux dits spéciaux abritant une pléthore d’anciens pontes du pouvoir.

« L’infirmerie est saturée de malades, le personnel sanitaire est débordé, le médecin a fait mettre en quarantaine des dizaines de détenus suspects dans la salle de cours du quartier des mineurs. Il a déjà constaté plusieurs décès suspects au sein du pénitencier qui pourraient être liés au Covid-19 », s’inquiète le pensionnaire.

Portée du décret présidentiel

Selon Jean Baptiste Nguini Effa, la portée indiscutable du décret présidentiel portant commutations et de remises de peines est contrariée par la réalité carcérale. Celui-ci, note-t-il, « exclut d’office 80% des détenus prévenus parmi les 4000 qu’abrite la prison centrale de Yaoundé ne disposant que de 1500 places ».

Pire, ajoute l’ancien DG, « les tribunaux de Yaoundé prononcent au moins 100 détentions provisoires par semaine ». Ce qui, en dépit des mesures prises, rend illusoire la décongestion de cette prison ayant pourtant motivé la signature du décret présidentiel.

Jean Baptiste Nguini Effa implore donc le président de la République d’aller au-delà du décret du 15 avril en prenant des actes susceptibles de décongestionner effectivement la prison centrale de Yaoundé, afin d’éviter un drame sanitaire. Il suggère la libération provisoire ou définitive de certaines catégories de détenus, notamment ceux âgés d’au moins 60 ans ; tous les malades de pathologies à risques comme le diabète ou l’hypertension ; les personnes handicapées physiques ou mentales et tous les mineurs.

Lors de la réunion du Comité interministériel chargé d’évaluer et de suivre la mise en œuvre de la stratégie de riposte au Covid-19, tenue le 23 avril à Yaoundé, le Premier ministre, Joseph Dion Nguté, a demandé au ministre de la Justice de continuer de travailler pour limiter la propagation du coronavirus en milieu carcéral.

Cette directive se nourrit de l’exposé du ministre de la Justice. Dans son intervention, Laurent Esso a recensé les mesures prises par le gouvernement pour limiter l’expansion du Covid-19 dans les établissements pénitentiaires. Parmi celles-ci, figurent notamment les commutations et remises de peines décidées par le président de la République le 15 avril, la suspension des corvées à l’extérieur, la mise en place des cellules d’observation pour les cas suspects ou encore la désinfection des prisons.

D.M.

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