De l’aveu même de Paul Tasong (photo), Coordonnateur national du Plan de reconstruction des régions du Nord-Ouest, du Sud-Ouest et de l’Extrême-Nord (PPRD-No/So), ledit plan dans sa budgétisation actuelle n’a pas pris en compte plus d’un an de dégâts causés par la guerre dans ces deux régions. Ce qui a entraîné un déplafonnement de l’enveloppe initiale.
« L’opération d’actualisation des données a entraîné un renchérissement du coût de reconstruction », a déclaré le coordonnateur national à l’Assemblée nationale ce 23 novembre. Il y présentait le PPRD-No/So aux députés au cours d’une plénière spéciale.
De fait, le coût du PPRD-No/So passe de 89 milliards FCFA à 154 milliards FCFA. « Cette somme englobe les pertes subies par les ménages et l’Etat dans les deux régions au 31 décembre 2020 », explique Paul Tasong, par ailleurs ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire.
Il précise que « l’augmentation enregistrée est principalement due aux dégâts dénombrés entre 2019 et 2020, qui n’avaient pas été pris en compte dans la planification initiale effectuée en 2018 ».
Financements insuffisants
Pis, déplore le coordonnateur, la mobilisation des financements « n’avance pas au rythme souhaité ». Sur 89 milliards FCFA attendus, la cagnotte du PPRD-No/So n’affiche que 11 milliards FCFA, la participation du secteur privé incluse. « Au 30 septembre 2021, l’Etat a réglé les 10% du montant global et le Japon est le seul partenaire ayant contribué financièrement (1,5 milliard FCFA) », confesse le ministre Paul Tasong.
L’une des conséquences de cette faible mobilisation est « l’impossibilité de respecter le délai de 2 à 3 ans fixé pour la mise en œuvre de la phase de relèvement ». Mais aussi, « les nombreux projets envisagés risquent de ne pas être réalisés », avertit Paul Tassong.
D’après lui, « l’incapacité du PPRD-No/So à répondre aux attentes des populations dans les délais pourrait renforcer leur méfiance à l’encontre de l’Etat et affecter la crédibilité du processus de paix ».
Ludovic Amara
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