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Grève des enseignants : le duel Nalova≠Le ébranle la solidarité gouvernementale

Grève des enseignants : le duel Nalova≠Le ébranle la solidarité gouvernementale

Paru le vendredi, 25 mars 2022 14:52

Le gouvernement ne parle pas toujours d’une même voix depuis le début de la grève observée dans plusieurs lycées par les enseignants du collectif « On a trop supporté » (OTS). Lors d’une conférence de presse organisée le 10 mars à Yaoundé, les ministres Joseph Le et Pauline Nalova Lyonga se sont renvoyés la patate chaude sur la question du retard observés dans le traitement des dossiers d’intégration de certains enseignants.

Le premier, ministre de la Fonction publique et de la réforme administrative (Minfopra) depuis mars 2018, observe des goulots d’étranglement au ministère des Enseignements secondaires (Minesec), tenu par la seconde. « Il y a encore des dossiers [en attente de traitement], notamment au Minesec. Le 14 février nous avons reçu un lot. Le 24 février, nous avons encore reçu un lot. Et un dernier le 7 mars. On est autour de 10 000 dossiers qu’il faut traiter », avait fait savoir Joseph Le.

Après la réception des deux premiers lots, le Minfopra avait lancé, le 2 mars, une initiative à résultats rapides (IRR) pour traiter dans l’urgence plus 8 000 dossiers des enseignants en 15 jours. A cette époque, des collaborateurs de Joseph Le rappelaient qu’aucun de ces dossiers à traiter dans l’urgence ne sortait des tiroirs du Minfopra…

Le circuit du dossier passe par trois ministères. D’abord au ministère de l’Enseignement supérieur (Minsup), qui forme les futurs enseignants. Ensuite au Minesec, le ministère qui utilise les enseignants et enfin au Minfopra, qui gère la ressource humaine de l’Etat. Si au Minsup, il est juste question de vérifier l’authenticité des diplômes, c’est au Minesec et au Minfopra que les dossiers sont en réalité traités.

Dilettantisme

Pour le Minfopra, le discours est sans aucun doute de convaincre que les dossiers d’intégration sont traités avec diligence. Pour le prouver, Joseph Le, de manière implicite, a vanté son bilan face aux journalistes. L’ancien directeur adjoint du cabinet civil de la présidence de la République a fait savoir que depuis son arrivée au Minfopra, le nombre de dossiers traités n’a pas cessé d’augmenter : 28 000 en 2018, 43 000 en 2019, 58 000 en  2020 et 62 500 en 2021. Pour la plupart, les dossiers des enseignants.  

Joseph Le enfonce le clou en critiquant le dilettantisme des collaborateurs de Pauline Nalova Lyonga : « lorsque certains dossiers nous parviennent, ils sont en pièces détachées. Il manque souvent beaucoup (beaucoup) d’éléments. C’est pourquoi, parfois, il y a des retards. Il y a des éléments sans lesquels je ne peux pas faire aboutir un dossier ».

De son côté, Pauline Nalova Lyonga n’a pas sa langue dans la poche. Concernant le traitement des dossiers d’intégration, elle moque le recours systématique au dossier physique, qui date d’un autre siècle. Pour elle, il faut digitaliser le système. Comme quoi, tant que le système ne se modernise pas, il y aura toujours des retards.

Mais depuis quelques heures, l’opinion est convaincue que le Minsec s’est dédouané dans l’affaire de l’enseignant Hamidou, décédé le 8 mars dernier après avoir passé 10 ans à travailler sans salaire. Dans une correspondance qu’elle adresse au secrétaire général des services du Premier ministre (SGPM), le 22 mars dernier, Pauline Nalova Lyonga fait remarquer que le dossier d’intégration de l’enseignement Hamidou, décédé le 8 mars en revendiquant 10 ans sans salaire, a été transmis au Minfopra le 13 juillet 2012. Il a dix ans justement…

Michel Ange Nga

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Dernière modification le vendredi, 25 mars 2022 16:29

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