D’après les chiffres du ministère des Armées de la France, rapportés par l’Agence Ecofin, le Cameroun est le quatrième acquéreur africain de matériel militaire français, avec un volume d’importation évalué à 28 millions d’euros, 18,4 milliards FCFA en 2020. Le pays est devancé par l’Algérie (41 millions d’euros), et le Sénégal (217 millions d’euros). Le Maroc occupe le haut de ce classement des premiers clients africains de la France avec 425 millions d’Euros. Et la Côte d’Ivoire boucle le top 5 avec des importations de 24,3 millions d’euros en 2020.
En plus de la France, le Cameroun se ravitaille également auprès des États-Unis, de la Chine, de la Russie, ou encore d’Israël. En mai dernier, Paris faisait un don de matériel composé 100 gilets pare-balles, 50 casques lourds, 4 drones légers, 6 paires de jumelles et 20 fusils AK47. Le tout d’une valeur de 65,6 millions FCFA (100 000 euros).
Infographie Ecofin sur la vente d'armes françaises en #Afrique (2020) avec en tête le #Maroc (425,9 millions d'euros), le #Sénégal (217,2 millions d'euros) et l'#Algérie (41,1 millions d'euros).
— Agence Ecofin (@agenceecofin) June 24, 2021
Le #Cameroun et la Côte d'Ivoire complètent le top 5.#AgenceEcofin #Armes… pic.twitter.com/fz70GlWnbn
D’après le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI), les dépenses militaires du Cameroun ont augmenté de 1,4% en 2019. La même année, cet institut qui analyse les évolutions des dépenses militaires et des conflits classait le Cameroun parmi les 15 pays ayant des conflits armés de haute intensité, soit entre 1 000 à 9 999 morts.
Il faut dire que depuis une dizaine d’années, l’armée camerounaise est engagée sur plusieurs fronts : sécurisation de la presqu’île de Bakassi dans la région du Sud-Ouest et de la frontière à l’Est face aux incursions des rebelles centrafricains, lutte contre Boko Haram à l’Extrême-Nord et contre les milices d’inspiration séparatiste dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest…
La multiplication de ces défis sécuritaires accroît les dépenses de sécurité du pays. Dans un rapport sur le Cameroun, rendu public le 30 août 2018, le Fonds monétaire international (FMI) estime les dépenses supplémentaires engagées dans le domaine de la sécurité du fait de la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, à 0,4% du produit intérieur brut (PIB) en 2017. Avec un PIB évalué en 2017 à 19 806,3 milliards de FCFA, ces dépenses se chiffrent à plus de 79 milliards de FCFA, soit un coût moyen mensuel de 6,6 milliards FCFA. Et là, nous en étions qu’au début de ce conflit.
Ludovic Amara
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