Plus de 3000 habitants de Touboro, dans la région du Nord, ont signé un mémorandum adressé au président de la République, Paul Biya, sur la situation sécuritaire qui prévaut dans cet arrondissement le 21 avril 2021.
Dans ce document de 9 pages signé le 21 avril 2021, les habitants révèlent qu’ « au cours de l’année 2020 et le 1er trimestre 2021, l’arrondissement de Touboro a été le théâtre de plus de 120 enlèvements et de plusieurs assassinats visant essentiellement les éleveurs, agriculteurs et autres opérateurs économiques ».
« En engageant le présent septennat, vous avez affirmé dans votre discours d’investiture le 6 novembre 2018 que la sécurité et l’épanouissement des populations sur l’ensemble du territoire allaient être l’une des priorités de votre action », note, à l’intention du président de la République, le mémorandum.
Les populations de Touboro saluent les efforts fournis par le gouvernement, marqués notamment par l’inauguration d’une base du Bataillon d’intervention rapide (BIR), une unité spéciale de l’armée, le 16 avril.
Mais elles souhaitent un renforcement du dispositif sécuritaire, surtout au regard du potentiel agricole et économique de l’arrondissement, et de sa situation stratégique à la frontière avec la RCA et le Tchad. Cette position fait de Touboro un pôle important des échanges transfrontaliers et par ricochet des hors-la-loi.
Le mémorandum sollicite « l’instauration d’une opération d’envergure des forces de sécurité pour mettre hors d’état de nuire tous les hors-la-loi et leurs relais locaux qui sont plus que jamais décidés à perturber la quiétude des populations ». Les populations suggèrent aussi l’érection de l’arrondissement en département afin de favoriser l’installation d’unités administratives et des forces de sécurité.
D.M.
