Au terme d’une réunion de crise organisée le 24 août 2020 à Maroua, le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord, Midjiyawa Bakari (photo), a pris la décision d’interdire toute sortie des céréales de cette région septentrionale du Cameroun. Selon lui, cette décision vise à prévenir « la crise alimentaire qui pointe à l’horizon ».
En effet, depuis quelques semaines, les prix des céréales, qui font partie des habitudes alimentaires des populations des régions septentrionales du Cameroun, grimpent à une vitesse vertigineuse dans l’Extrême-Nord. Par exemple, dans les marchés de Maroua, le prix du sac de 120 kg (communément appelé L8, selon des sources locales) de maïs est passé de 18 000 à 24 000 FCFA, soit une hausse de 6 000 FCFA.
À Kousseri, ville frontalière au Tchad, la même quantité de maïs est désormais vendue à 27 000 FCFA, contre 17 000 FCFA, il y a quelques semaines. Ce qui révèle une augmentation de 10 000 FCFA. Dans le même temps, le sac de mil a atteint 23 000 FCFA, contre 12 000 FCFA, il y a trois mois. Calculette en main, sur un trimestre, le sac de cette céréale s’est renchéri de 11 000 FCFA.
À l’origine de cette flambée des prix, la délégation régionale du Commerce pour l’Extrême-Nord invoque les effets combinés de l’accès difficile aux bassins de production à cause des pluies qui rendent les routes impraticables ; la période de soudure, qui se caractérise notamment par l’épuisement des dernières récoltes ; mais aussi et surtout les achats massifs des Organisations non gouvernementales (ONG) opérant dans les zones de conflits au Cameroun, au Tchad et même au Soudan.
BRM
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