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RDPC : Ces travers qui entachent le renouvellement des bureaux des organes de base du parti présidentiel

RDPC : Ces travers qui entachent le renouvellement des bureaux des organes de base du parti présidentiel

Paru le lundi, 27 septembre 2021 16:58

Corruption, trafics d’influence, achats des voix des militants, intimidations, actes de violence physique, incendie de la résidence d’un sous-préfet, tripatouillages des résultats, menaces d’émeutes, etc. Voilà quelques travers qui ont émaillé les opérations de renouvellement des bureaux des organes de base et des organisations spécialisées du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), le parti présidentiel, qui se sont déroulées du 7 août au 25 septembre 2021 au Cameroun et à l’étranger.

Par exemple, dans une correspondance datée du 20 septembre, un militant dénonce « le trafic d’influence, l’anticipation de la campagne électorale, l’étalage de richesse, la corruption, l’achat des consciences et les abus de position » dans la section RDPC du Mfoundi 7 à Yaoundé. Le 26 septembre, de jeunes militants de Bangangté à l’Ouest ont saisi le secrétaire général du Comité central (SG/CC), Jean Nkuété, pour dénoncer les anomalies particulières relevées dans le processus électoral et demander la disqualification des listes et des candidatures querellées.

Dans la région du sud, des militants mécontents ont incendié la résidence du sous-préfet de l’arrondissement de Bengbis. Cet acte criminel et terroriste s’est déroulé au motif que l’autorité administrative s’est impliquée de manière « partisane » dans le processus de renouvellement des organes de base.

Or, ces opérations étaient présentées comme « une nouvelle occasion de faire apprécier la maturité politique des militantes et des militants du RDPC, de réaffirmer le statut du RDPC en tant que parti républicain, parti de progrès, parti d’ouverture, parti de rassemblement et parti de promotion de la démocratie », d’après une note du SG/CC datée du 22 juillet.

Violation de la circulaire

Celle-ci porte application de la circulaire signée le 8 juillet par le président national, Paul Biya, relative à ces opérations, qui interdisait « toute démarche fondée sur l’outrage verbal, l’injure, la diffamation, la calomnie, l’intolérance, le tribalisme, l’exclusion, la stigmatisation, le sectarisme, la corruption, l’étalage des richesses, etc. ». Pour le patron administratif du RDPC, le rejet de toute forme de trafic d’influence et de corruption devait se traduire par la disqualification du candidat ou de la liste de candidats en cas d’actes de corruption ou d’achat de consciences avérés.

Ces élections au sein des 360 sections du parti au pouvoir, dont 17 basées à l’étranger, interviennent après les opérations de validation des sommiers politiques ayant permis de dresser la cartographie actualisée du RDPC entre mars et avril derniers. Cet établissement d’une cartographie réelle de ses organes de base est censé induire un « maillage davantage maîtrisé du territoire national ».

« Il s’agit là d’une démarche stratégique incontournable et impérative dans notre projet d’accroissement et de fidélisation de l’électorat du RDPC, à l’aune des futures échéances électorales nationales », précise le patron administratif du parti dans une lettre-circulaire datée du 2 mars.

Ces incidents aussi graves qu’ils soient sont considérés comme marginaux au sein du RDPC. « Pour l’ensemble des 360 sections concernées par les opérations de renouvellement des bureaux des organes de base du RDPC, il y a à peu près six millions de militants à la conquête des postes à pourvoir. Les quelques cas de débordements observés de façon disparate, témoignent surtout de la vitalité du RDPC. Du reste, il revient aux instances disciplinaires internes au parti d’établir les responsabilités des uns et des autres », commente un membre du Comité central du RDPC.

Pour le Pr. Alphonse Bernard Amougou Mbarga, les opérations renouvellement cachent aussi les batailles pour la succession de Paul Biya au sommet de l’Etat, dont l’actuel mandat court jusqu’en 2025. Une année qui coïncide avec les élections législatives et municipales.

D.M.

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