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Détention des militants du MRC : Alain Fogue saisit Paul Biya pour la libération de ses camarades

Détention des militants du MRC : Alain Fogue saisit Paul Biya pour la libération de ses camarades

Paru le vendredi, 28 avril 2023 15:39

Alain Fogue a écrit à Paul Biya (photo) cette semaine depuis sa cellule à la Prison centrale de Kondengui à Yaoundé pour demander la libération des 62 militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), condamnés à la suite des marches interdites de 2019 et de 2020. Dans sa correspondance, le trésorier du parti de Maurice Kamto rappelle au président qu’un avis rendu le 4 novembre dernier par le Groupe de travail sur la détention arbitraire du Conseil des droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (GTDA) a conclu que ces détentions sont « arbitraires ».

« Vous avez prêté serment en tant que président de la République, de défendre la Constitution du pays. En application de cette Constitution et pour préserver la crédibilité de la signature du Cameroun dans les instances internationales, vous devez ordonner, comme le demande l’avis du 4 novembre 2022 (…) la libération immédiate des 62 otages politiques encore illégalement détenus », écrit Alain Fogue.

Pour moment, le président n’a pas donné suite favorable à cette demande. De toute évidence, la probabilité de voir cette demande aboutir est très faible parce que ce n’est pas la première fois que le Cameroun ignore un avis du GTDA. Il y a eu l’avis favorable à Thierry Michel Atangana, qui a purgé 17 ans dans une prison camerounaise pour des faits de détournements de deniers publics. Le GTDA a aussi donné pareil avis en faveur de Jean Marie Atangana Mebara et Marafa Hamidou Yaya, deux anciens secrétaires généraux de la présidence de la République, toujours incarcérés.

Rapport

Comme pour ces trois précédents, et bien d’autres encore à l’instar de la détention du leader séparatiste anglophone, Julius Ayuk Tabe au Nigeria, le juge des libertés du Tribunal de grande instance (TGI) de Yaoundé a systématiquement rejeté les demandes de mise en liberté déposées par le collectif Sylvain Souop, le pool d’avocats constitués pour défendre les intérêts des militants du MRC arrêtés en 2019 et 2020, sur la base de l’avis rendu par le GTDA.

Rien ne laisse donc penser que les autorités camerounaises se soient décidées à appliquer les avis du GTDA, encore considérés par les praticiens du droit international comme de simples opinions sans force coercitive. Et pourtant, le collectif Sylvain Souop ne compte pas baisser les bras. Le coordonnateur de ce collectif, Me Hippolyte Meli, assure que ses confrères et lui prépare actuellement un rapport à l’attention du GTDA pour faire savoir à cette instance que le Cameroun ne respecte pas les lois internationales.

En plus de ce rapport, Me Hippolyte Meli indique aussi que les décisions du juge des libertés vont être attaquées à la Cour d’appel. On rappelle que 593 militants du MRC avaient été arrêtés dans 28 unités de police différente après les marches postélectorales. Aujourd’hui, ils sont encore 62 personnes derrière les barreaux, soit 36 à Yaoundé et 26 à Douala.

Michel Ange Nga       

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