Dans un tweet le 29 janvier 2021, le président de la République, Paul Biya, annonce avoir eu, lors d’une audience au Palais de l’unité, un échange cordial avec son éminence le cardinal Pietro Parolin, le secrétaire d’Etat près le Saint-Siège, porteur d’un message de paix de Sa sainteté le pape François.
Cette déclaration de Paul Biya suggère que l’émissaire du patron de l’Eglise catholique romaine, arrivé au Cameroun le 28 janvier pour une visite qui s’achève le 3 février, a abordé au cours de son entretien avec son hôte la crise anglophone. D’ailleurs, l’agenda de la seconde personnalité du Vatican, en charge principalement des relations diplomatiques, prévoit un séjour à Bamenda, dans le Nord-Ouest, les 30 et 31 janvier.
D’après le programme officiel, au cours de son séjour dans cette région au cœur d’une crise sociopolitique depuis 2016, l’émissaire du pape procédera à l’imposition du Pallium à l’archevêque de Bamenda, Mgr Andrew Nkea Fuanya, après sa rencontre avec les évêques. Jean-Paul Betegne, spécialiste du droit canon et enseignant à l’Université catholique d’Afrique centrale (UCAC), explique que le Pallium est un ornement liturgique catholique consistant en une bande d’étoffe de laine blanche dont le port, sur la chasuble, est réservé au Pape et aux archevêques métropolitains ; « c’est le symbole même de l’autorité pastorale des archevêques et du Pape ».
Mais de sources introduites au sein de l’Eglise catholique au Cameroun, le cardinal Pietro Parolin est aussi venu explorer avec les forces vives locales, les voies d’une médiation du Vatican.
Et Mgr Andrew Nkea Fuanya est un interlocuteur approprié. L’ancien évêque de Mamfe dans le Sud-Ouest est impliqué dans la résolution de la crise anglophone, notamment à travers sa participation au Grand dialogue national, organisé du 29 septembre au 4 octobre 2019 en vue de trouver une solution à cette crise qui secoue les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
« Certains évêques ont été conviés au Grand dialogue national. J’y ai participé et on a beaucoup parlé et fait des recommandations. Après le dialogue national, le cardinal Christian Tumi et moi-même avons été invités à participer à une caravane de la paix dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest », a-t-il rappelé récemment.
D.M.