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Luttes politiques : un tweet de Célestin Monga enflamme la toile

Luttes politiques : un tweet de Célestin Monga enflamme la toile

Paru le mercredi, 29 avril 2020 12:22

Le message qui met le feu aux poutres est destiné Odile Tobner Biyidi, la veuve de l’écrivain camerounais Mongo Beti, qui soufflait sur sa 83e bougie le 27 avril dernier.  « Dans 100 ans, quand les historiens du futur raconteront notre lutte, son nom sera en tête de liste, pas les opportunistes zélés qui prétendent aujourd’hui combattre les régimes qu’ils servaient hier », a écrit Célestin Monga, l’ex-vice-président de la Banque africaine de développement (BAD).

Si l’économiste n’est pas explicite sur les opposants ciblés par la critique formulée dans la chute de son tweet, des internautes, militants et sympathisants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) y voient une pique à l’encontre de l’opposant Maurice Kamto. En effet le leader du MRC a servi dans le régime de Paul Biya comme ministre délégué auprès du ministre de la Justice entre 2004 et 2011.

Tirs groupés

Cette allusion à l’opportunisme qui caractériserait le parcours de Maurice Kamto a provoqué l’ire de plusieurs activistes et internautes. C’est le cas de Serges Hervé Nyongha : « Tout porte à croire que vous cherchiez l’occasion “idoine” pour placer une pique », a-t-il réagi. Et d’ajouter : « Vous semblez faire l’impasse sur le fait que celui que vous vilipendez aujourd’hui était, dans le même temps, de ce combat-là. Étrange, tout de même… »

Dans son commentaire, Me Christian Ntinbane Bomo, un avocat camerounais basé en France et qui ne cache pas son soutien au MRC, insinue que Célestin Monga ne dira jamais « qu’il a aussi occupé des fonctions dans une structure publique à savoir la Bicic, une banque d’État, alors qu’il prétendait à cette époque être dans l’opposition. Nous sommes au début des années 1990 ».

Un avis que semble partager le journaliste Georges Dougueli du magazine panafricain Jeune Afrique. « Quand on a été chef d’agence d’une banque à capitaux majoritairement publics (la Bicic), quand on y a été recruté et formé par son mentor Edouard Akame Mfoumou et que personne ne vous en fait le reproche, est-il judicieux d’aller soi-même fouiller dans le passé des autres ? » charge-t-il.

Jean de Dieu Momo en rescousse

Dans ce tir groupé, Jean de Dieu Momo vole au secours de célestin Monga qui semble prendre ses distances vis-à-vis du président du MRC Maurice Kamto. « Très bien. Ça vient déjà. Les écailles commencent à tomber des yeux. Tous les combattants des années 90 prennent leurs distances face à la politique tribale du gourou. Nous sommes de plus en plus nombreux à fustiger la politique du chaos ».

Quoi qu’il en soit, la sortie de Célestin Monga ne tombe pas ex nihilo. De nombreux acteurs ayant été en première ligne dans l’opposition politique pendant les années 90 (marquant la venue du multipartisme) se montrent critiques vis-à-vis de la démarche du MRC. Le SDF reproche par exemple aux militants ainsi qu’au leader de ce parti d’ausculter sa contribution dans l’avancée démocratique du pays. 

Une tendance dénoncée par ailleurs par Célestin Bedzigui, l’ancien vice-président de l’Union Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP) et actuel président du Parti pour l’alliance libérale (PAL). « En tant que Camerounais, qui avec la majorité des citoyens, a été partie prenante de la longue marche du Cameroun vers la démocratie, je m’en voudrai de ne pas vous faire savoir que nous ne laisserons pas que réussissent, ni vos tentatives de brouillage de l’image internationale de notre pays, ni celles de déstabilisation du Cameroun », écrivait-il dans un extrait d’une lettre ouverte adressée à Maurice Kamto au mois de novembre 2018.

BE

Dernière modification le mercredi, 29 avril 2020 12:25

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