La conférence ministérielle régionale sur les solutions dans le cadre des déplacements forcés liés à la crise centrafricaine s’est achevée le 27 avril par la Déclaration de Yaoundé appelant à une action mieux concertée pour venir en aide aux Centrafricains déracinés suite aux crises successives dans leur pays. À travers ce document, le Cameroun, la République centrafricaine (RCA), la République démocratique du Congo (RDC), le Congo, le Tchad, le Soudan et le Soudan du Sud se sont engagés sur plusieurs actions à mener pour apporter des « solutions durables » à quelque 700 000 réfugiés.
Les signataires ont ainsi convenu de renforcer le cadre institutionnel et normatif de la protection des réfugiés, en les intégrant par exemple dans les systèmes d’enregistrement nationaux, « y compris biométriques ». L’objectif étant « de faciliter la délivrance de documents d’état civil, d’identité et de voyage par les agences gouvernementales et faciliter leur reconnaissance par les services publics et privés, y compris les institutions financières ». Ils se sont également engagés à promouvoir leur inclusion socio-économique, en leur donnant accès aux terres arables, aux emplois décents, aux services financiers et la jouissance des droits de propriété pour les réfugiés conformément aux législations nationales en vigueur.
Mécanisme de coordination
Les signataires de la Déclaration de Yaoundé ont aussi réaffirmé leur engagement à soutenir la RCA dans ses efforts de consolidation de la paix, de la sécurité et de la stabilité « en vue de créer des conditions propices au retour des réfugiés centrafricains et des personnes déplacées internes en toute sécurité et dans la dignité ». Pour finir, ils ont décidé de la mise en place d’un « mécanisme de suivi et de coordination axé sur les solutions pour les pays affectés par la crise centrafricaine », avec l’appui des institutions régionales et internationales.
Ce mécanisme sera doté d’un comité de pilotage incluant les sept pays directement affectés par la crise centrafricaine, avec une co-présidence tournante dont la RCA demeure la co-présidente statutaire. Selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Le Cameroun accueille le plus grand nombre de réfugiés centrafricains (345 000). Le pays est suivi par la RDC (212 000), le Tchad (119 000), le Congo (29 000), le Soudan (28 000) et le Soudan du Sud (2500). Plus de 100 000 réfugiés centrafricains sont déjà rentrés « spontanément » dans leur pays, tandis que le HCR a facilité le rapatriement librement consenti de 27 000 réfugiés entre 2017 et 2021, apprend-on. De plus, 60 000 personnes déplacées à l’intérieur du pays ont également pu rentrer chez elles, indique l’agence onusienne.
P.N.N
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