Catherine Colonna, la ministre française de l'Europe et des Affaires étrangères, a profité de la Conférence des ambassadrices et des ambassadeurs de son pays, qui s’achève cette semaine, pour dévoiler les nouveaux défis de la diplomatie implémentée par le Quai d’Orsay en Afrique. Dans son discours, elle a laissé entendre que le « réarmement » de la politique étrangère de l’Hexagone passe, entres autres, par une meilleure préservation des intérêts des entreprises françaises. « Dans un continent en pleine émergence, nous avons des atouts à faire valoir : le savoir-faire de nos entreprises », a indiqué Catherine Colonna.

En réalité, ce discours n’est pas nouveau. En visite au Cameroun en juillet 2022, Emmanuel Macron avait profité de son tête-à-tête avec son homologue camerounais Paul Biya pour plaider la cause des quelques 200 entreprises françaises installées sur le triangle national. Lors de la conférence de presse qui a suivi cet entretien, le locataire de l’Elysée a reconnu que les entreprises françaises au Cameroun subissent une âpre concurrence. « C’est normal ! » a-t-il ajouté avant de conclure sur ce sujet en demandant une meilleure transparence des marchés pour tout le monde.

La tâche au Cameroun ne s’annonce donc pas de tout repos. Mais, Catherine Colonna reconnait bien que le soutien aux entreprises françaises est un impératif. « Quatre millions d’emplois en France découlent directement de nos exportations. Ils dépendent pour partie de votre capacité à soutenir nos entreprises », a-t-elle confié aux diplomates français.

Il ne reste plus qu’à Paris d’achever l’élaboration de la nouvelle stratégie censée apporter plus de soutien aux entreprises sur le continent. De toute évidence, c’est le travail que mène en ce moment Olivier Becht, le ministre délégué chargé du Commerce extérieur, de l'attractivité et des Français de l'étranger.

Michel Ange Nga