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Justice : la présidente de l’organisation des femmes du MRC libérée

Justice : la présidente de l’organisation des femmes du MRC libérée

Paru le lundi, 30 novembre 2020 13:11

Awasum Mispa est libre. Placée en détention provisoire pour une durée de six mois, la présidente de l’organisation des femmes du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) bénéficie d’une liberté conditionnelle. La décision a été rendue le vendredi 27 novembre dernier par le Tribunal de militaire de Yaoundé.

Dans une vidéo publiée par le conseil de la détenue à savoir le collectif d’avocats Me Sylvain Souop, l’on apprend que cette avocate et femme politique a elle-même présenté une demande de liberté provisoire. 

« Cela ne signifie pas l’abandon des charges, mais les investigations vont se poursuivre jusqu’à une ordonnance de clôture de l’information judiciaire militaire », explique l’avocat Hyppolite Meli Tiakouang.

« Un plaisir d’être libérée ce soir », a réagi Awasum Mispa dans une courte vidéo en circulation sur les réseaux sociaux.

Sortie du Quai d’Orsay

La libération de cet acteur de l’opposition camerounaise intervient 48 heures après une sortie de Jean Yves Le Drian, le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères au sujet des militants du MRC incarcérés depuis deux mois. 

« Nous avons des positions très claires sur la nécessité de faire en sorte que la démocratie fonctionne au Cameroun. J’ai eu l’occasion de dire à plusieurs reprises que je ne serais pas allé au Cameroun, si monsieur Maurice Kamto n’avait pas été libéré (en octobre 2019, NDLR). J’ai attendu qu’il soit libéré pour me rendre au Cameroun. A l’époque où je suis allé, nous étions dans une phase d’accalmie, des libérations étaient intervenues, dont celles de Maurice Kamto », a déclaré le patron du Quai d’Orsay. 

Mais, « la situation s’est de nouveau tendue, vous avez raison de le dire, depuis le mois de septembre. Nous souhaitons que les autorités camerounaises prennent des initiatives, des gestes d’ouverture, pour rétablir la confiance sur la scène politique intérieure et qu’elles libèrent les personnes arrêtées dans le cadre des manifestations à caractère politique. Ces messages sont très fermes à l’égard des autorités camerounaises », a poursuivi Jean Yves Le Drian.

Mémoire

Mispa Awasum a été interpellée en même temps qu’une vingtaine d’autres femmes à la suite d’une marche de protestation organisée par ces militantes du MRC dans la matinée du samedi 21 novembre dernier à Yaoundé.

Le groupe de manifestants demandait la levée du siège autour du domicile de Maurice Kamto, le leader du MRC assigné à résidence depuis le 20 septembre 2020.

Pendant cette manifestation qui s’est déroulée au quartier Santa Barbara, aux encablures du domicile du président du MRC, le groupe constitué d’une vingtaine de femmes pro-MRC, sous la houlette de Mispa Awasum, se sont dévêtues en signe de protestation avant d’être interpellées par les forces de maintien de l’ordre.

Elle a été inculpée le 23 novembre dernier pour des faits de « complicité de révolution et rébellion ». « Faits prévus et réprimés par les articles 74, 97, 114 et 157 du Code pénal », souligne le juge d’instruction.

A ce jour, environ 150 militants et sympathisants du MRC ayant participé à la marche de protestation du 22 septembre dernier sont détenus dans diverses prisons du Cameroun. En s’opposant à la tenue des élections régionales du 6 décembre prochain, ces militants de l’opposition ont appelé au départ de Paul Biya, le président réélu à plus de 71 % des suffrages lors de la présidentielle d’octobre 2018.

Les autorités camerounaises accusent ainsi le président du MRC d’être porteur d’un projet insurrectionnel visant à « déstabiliser » le pays. Ce dernier est assigné à résidence surveillée depuis deux mois.

Baudouin Enama

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