La caravane de sensibilisation sur la circulation illicite des armes à feu lancée le 23 décembre 2020 dans la ville de Bertoua par le ministère des Relations extérieures (Minrex) s’inscrit dans le cadre du mois d’amnistie en Afrique sur la remise volontaire des armes lancé en octobre sur le thème : « Faire taire les armes : un engagement au bénéfice des générations futures sur le continent africain ».
Le secrétaire général des services du gouverneur de l’Est, Théophile Nguia Beina, justifie le dévolu jeté par le déploiement de cette caravane sur cette région par la circulation récurrente des armes de fabrication artisanale, des armes de chasse et même de guerre.
Les autorités indiquent que la région est propice à la circulation des armes en raison surtout de la situation sécuritaire troublée qui persiste depuis de nombreuses années en République centrafricaine. Ce pays voisin est en effet le théâtre de l’activité de multiples bandes armées qui sont actives le long de la frontière commune.
« Nous avons de nombreux parcs à l’Est qui connaissent l’assaut des braconniers. Beaucoup de ces armes qui ont été introduites dans les pays voisins sont de plus en plus utilisées dans les braquages, les enlèvements et les prises d’otages avec demande de rançon », explique Théophile Nguia Beina.
En mai 2018, le ministre de l’Administration territoriale (Minat), Paul Atanga Nji, déplorait : « la prolifération et la circulation illicite des armes à feu de tous calibres et de leurs munitions ont, depuis quelque temps, atteint des proportions préoccupantes et représentent une réelle menace à l'ordre public ». Sur les 27 000 armes en circulation au Cameroun, le Minat admet que le gouvernement n’a délivré que 3800 autorisations.
Pour le Minrex, Lejeune Mbella Mbella, « un accent particulier doit être mis sur le partage de l’information, le partage d’expertise et les campagnes nationales de sensibilisation » si l’on veut réduire la circulation illicite d’armes légères et de petits calibres.
C’est notamment dans cette optique que le gouvernement a créé les Centres de démobilisation, de désarmement et de réintégration sociale dans les régions du Nord-Ouest, Sud-Ouest et de l’Extrême-Nord qui accueillent déjà de nombreux jeunes anciens combattants.
D.M