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UPC : Robert Bapooh Lipot prend ses camarades de court en appelant à soutenir la candidature de Paul Biya en 2025

Comme en 2018, Robert Bapooh Lipot (photo), à la tête de l’une des nombreuses factions de l’Union des populations du Cameroun (UPC), appelle à voter pour Paul Biya à l’élection présidentielle d’octobre 2025. Cet ancien député a choisi de faire cette annonce ce 10 avril, pendant un meeting organisé à Boumnyébel, dans le département du Nyong-et-Kelle pour commémorer le 76ᵉ anniversaire de l’UPC. « Il fallait s’y attendre parce que pour Bapooh Lipot l’UPC n’a pas à chercher un candidat. Son candidat naturel, c'est Paul Biya », commente un journaliste qui connaît bien ce parti.

Si cette annonce ne surprend pas l’opinion comme l’indique notre source, elle prend par contre de court les autres leaders de factions. La majorité de ces leaders s’étaient retrouvés à Douala au début de ce mois pour une concertation en rapport avec la présidentielle de 2025. Ils avaient alors convenu de parler d’une même voix en 2025 pour éviter le spectacle de la dernière élection présidentielle : Robert Bapooh Lipot avait appelé à voter Paul Biya, quand Habiba Issa soutenait la candidature de Akere Muna et Michel Eclador Pekoua celle de Maurice Kamto.

La sortie de Robert Bapooh Lipot a-t-elle définitivement plombé ce projet de rassemblement ? Michel Eclador Pekoua choisit de relativiser en expliquant que ce projet de rassemblement est toujours viable. Un groupe restreint, baptisé Le Labo et composé de militants issus des différentes factions, évalue en ce moment la possibilité pour le parti de présenter un candidat. Une option qui n’a pas de chances de prospérer, de l’avis même de certains cadres de l’UPC, parce que le parti n’est pas certain de trouver le budget nécessaire pour financer une campagne présidentielle. En plus, il n’est pas certain que le candidat retenu fasse l’unanimité.

Dans le cas de figure où cette première option est abandonnée, Le Labo devra plancher sur deux autres possibilités : rejoindre une des coalitions de l’opposition ou alors soutenir la candidature de Paul Biya. Deux options qui sont envisageables, si on en croit Michel Eclador Pekoua. Qui annonce qu’il faut attendre le 10 avril 2025 pour savoir laquelle de toutes ces options va être retenue.

Michel Ange Nga

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Paru le mardi, 16 avril 2024 15:22

Exclu du MRC, Me Richard Tamfu rejoint officiellement le PCRN aux côtés de Cabral Libii

Dimanche dernier, Me Richard Tamfu (photo) a annoncé sa décision de rejoindre le Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN) « dirigé par le président Cabral Libii », précise le concerné sur sa page Facebook. Il poursuit en indiquant qu’il est certain que son nouveau leader politique est sur le bon chemin : « je me joins à lui dans cette lutte pour apporter le changement tant attendu que nous réclamons tous ».

Quelques heures après cette annonce de Me Richard Tamfu, la base du PCRN a favorablement accueilli la nouvelle en souhaitant en chœur la bienvenue à cet ancien cadre du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto. Il siégeait aux côtés de ce dernier dans le directoire du MRC où il occupait le poste de secrétaire national chargé de la réforme et de la modernisation de l’État. Tout se complique pour lui quand il déclare, en juin 2023, dans les colonnes d’un journal que Maurice Kamto, 70 ans cette année, est trop vieux pour être à nouveau candidat à l’élection présidentielle prévue en 2025. Il va par la suite déclarer sa candidature pour remplacer Kamto à la tête du MRC. Résultats des courses : il est définitivement exclu des rangs du parti.

Il entame alors une période sabbatique loin de toute formation politique. Il en profite pour se médiatiser en acceptant de débattre sur les plateaux télé. Me Richard Tamfu fait savoir sur sa page Facebook que cet épisode est définitivement clos et qu’un autre s’ouvre depuis cette semaine au PCRN : « après avoir suspendu mes activités politiques pendant un certain temps, j'ai pris une réflexion et une analyse approfondies sur la situation politique de mon pays le Cameroun », écrit-il pour expliquer sa décision de militer auprès de Cabral Libii.

Me Richard Tamfu est avocat au Barreau du Cameroun. Il s’est révélé au grand public en 2018 quand il accepte de défendre la journaliste Mimi Mefo poursuivie par la justice camerounaise pour « propagation de fausses nouvelles » après un tweet qui mettait en cause les militaires camerounais dans la mort d’un missionnaire américain. La presse le présente aussi comme un proche de Me Michèle Ndoki, un autre ancien cadre du MRC exclu après avoir déclaré sa candidature pour la présidence du parti.

Michel Ange Nga

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Paru le lundi, 15 avril 2024 21:14

Listes électorales : pourquoi le RDPC fait le choix des inscriptions ciblées

A bientôt une année de la prochaine élection présidentielle, censée se tenir en octobre 2025, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) mène une campagne d’inscription sur les listes électorales à bas bruits. Si cette campagne passe incognito, c'est surtout parce que le parti au pouvoir ne priorise pas les inscriptions de masse. Invariablement, plusieurs responsables du parti indiquent que ce choix est celui du Comité central.

Ce qui n’est pas faux. Le 10 janvier dernier, Jean Nkuete, le secrétaire général du Comité central du RDPC, a signé une circulaire relative à la révision des listes électorales cette année. Dans ce document, Jean Nkuete recommande aux cadres du parti de s’impliquer pour « l’inscription sur les listes électorales des militantes, militants, sympathisants, amis et soutiens du RDPC dûment identifiés ».

Dans un article publié quelques jours plus tard dans les colonnes du journal L’Action, édité par le RDPC, la rédaction propose une lecture de la circulaire de Jean Nkuete : « Après avoir établi un plan local de travail, il est question ici pour chaque responsable de base ou toute commission commise à la tâche, de recenser tous les militantes, militants amis et soutiens du parti "dûment identifiés" et non encore inscrits sur les listes d’Elecam et les faire inscrire. Il ne s’agit par conséquent pas d’inscrire pour inscrire, ou encore inscrire le tout-venant ».

Les indécis

Ce choix pour les inscriptions ciblées n’est pas anodin. À en croire un responsable du parti de la flamme qui parle sous le sceau de l’anonymat, avec les inscriptions massives, il arrive d’inscrire parfois plus de militants de l’opposition que des militants du parti. Ce dernier rappelle que ses camarades et lui l’ont appris à leurs dépens dans les villes cosmopolites lors des dernières élections couplées législatives et municipales, qui se sont tenues en février 2020.

Le RDPC tient aussi à s’assurer que tous les responsables de son sommier politique depuis les comités de base, au bas de l’échelle, jusqu’au Comité central, sont tous inscrits sur les listes électorales. Le politologue Pierre Nka croit aussi que, en plus de miser sur ses militants, le RDPC va aussi faire les yeux doux aux indécis qui sont convaincus qu’une carte d’électeur dans ces conditions peut avoir des bénéfices avant ou après le processus électoral.

En face, l’opposition a choisi une toute autre démarche que celle du RDPC en pariant sur les inscriptions massives avec des campagnes de porte-à-porte dans les villes et les campagnes. Les leaders de l’opposition sont tous unanimes que le premier pas vers la victoire en 2025 est de relever la taille du fichier électoral. Elections Cameroon (Elecam), l’organe chargé de l’organisation des élections au Cameroun, annonce un peu plus de 7,5 millions de personnes inscrites. Maurice Kamto du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), le principal opposant de Paul Biya, soutient que la population camerounaise en âge de voter est d’environ 15 millions. Il est convaincu que si le nombre d’inscrits croît considérablement vers la borne de 15 millions, il est certains qu’il ne va pas être possible au RDPC de gagner en 2025. Même si tous les opposants ajoutent à l’unisson qu’il va aussi falloir surveiller le vote…

Michel Ange Nga 

Paru le vendredi, 12 avril 2024 16:35

Ministère de la Santé : 4 milliards FCFA de rappels à payer au personnel d’ici à fin 2024

Des responsables du ministère de la Santé publique ont, le 11 avril à Yaoundé, fait le point sur la prise en charge salariale et le paiement des rappels des salaires et des avancements du personnel de ce département ministériel. D’après une communication de ministère, les rappels des prises en charge salariales de l’exercice 2023 seront entièrement payés d’ici le mois de juillet 2024. « Quant aux paiements des rappels des avancements qui ont débuté en février, environ 8500 personnels bénéficieront de leurs rappels d’ici la fin d’année pour une incidence financière évaluée à 4 milliards FCFA », peut-on lire sur compte Facebook du ministère de la Santé publique.

Le paiement des droits dus au personnel de santé fait suite à un mouvement d’humeur dudit personnel qui a connu un pic avec la création en mars 2022 du mouvement « On a trop supporté-Santé ». Après plusieurs menaces de grève dans les hôpitaux, le gouvernement s’est engagé à apurer la dette due au personnel de santé. De la récente concertation des responsables des ressources humaines du ministère, l’on apprend que « chaque mois, un milliard est positionné pour les rappels de prises en charge salariales et des avancements, ainsi que des autres natures de dossiers entre autres prestations familiales, indemnités de sujétion, etc. »

Le ministère s’est ainsi engagé à poursuivre le processus d’apurement des droits des personnels de santé et à prioriser le traitement des dossiers qui évoluent dans les rappels tout en évitant que les personnels attendent longtemps leurs paiements.

L.A.

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Paru le vendredi, 12 avril 2024 15:08

SDF : Joshua Osih engage une tournée nationale, première partie de son agenda social-démocrate

Joshua Osih (photo) veut faire le tour des régions du Cameroun en un mois. Le président du Social Democratic Front (SDF), parti d’opposition de gauche, a engagé cette tournée politique en commençant par la ville de Maroua dans la région de l’Extrême-Nord. Il a déjà été à Mora, à Mada… Il séjourne à Garoua depuis ce 9 avril. À en croire l’équipe de communication du SDF, Joshua Osih a initié ce projet dans le but de rencontrer les Camerounais et de mieux toucher du doigt les conditions difficiles dans lesquelles ces derniers vivent.

Au SDF, on fait savoir que cette tournée se prépare depuis l’élection de Osih à la tête du SDF lors du congrès ordinaire d’octobre dernier. Cet homme d’affaires, candidat malheureux à la présidentielle de 2018, a été élu par les congressistes avec une confortable avance. Et avec la volonté de poursuivre l’œuvre de son prédécesseur, John Fru Ndi, mort l’année dernière. Joshua Osih avoue aussi à ses proches qu’il veut transformer le SDF en le repositionnant comme un parti social-démocrate.

Agenda

Dans l’agenda social-démocrate implémenté par Joshua Osih, il est question de faire remonter la voix des classes laborieuses du pays. Lors de l’étape de Maroua, il a rencontré des travailleurs invisibles qui cravachent chaque jour pour survivre. « Ce fut une expérience humble de m'engager dans des conversations sincères et d'écouter véritablement leurs histoires et leurs luttes. Ces héros méconnus incarnent l'esprit de persévérance et de résilience, et leurs voix méritent d'être entendues », a-t-il commenté sur sa page Facebook.

Cette tournée accorde aussi une place de choix à la jeunesse. « Nous avons organisé une réunion publique inspirante avec les jeunes Camerounais dynamiques et passionnés. Ce fut une session puissante et enrichissante où nous avons écouté attentivement leurs préoccupations, aspirations et espoirs pour un avenir meilleur. Leurs voix sont la force motrice de notre mission, et nous nous engageons à répondre à leurs besoins et à créer des opportunités qui autonomisent notre jeunesse », rapporte Joshua Osih après son arrivée dans la ville de Garoua.

Il n’est pas exclu que le président du SDF rencontre aussi les syndicalistes pendant cette visite. Surtout qu’il souhaite rapprocher le parti des syndicats pour encrer son orientation vers un parti social-démocrate.

Michel Ange Nga  

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Paru le jeudi, 11 avril 2024 14:30

Pour Mamadou Mota, « Atanga Nji se comporte comme un chef de classe »

Le premier vice-président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) déplore l’attitude du ministre de l’Administration territoriale qui a interdit récemment des mouvements politiques, notamment l’Alliance pour le changement (APC) construite autour de la candidature de Maurice Kamto à la prochaine présidentielle. Ceci alors que le Mamadou Mota vient de lancer l’opération « Sahel APC Maurice Kamto 2025 », qui vise à mobiliser le septentrion autour de la candidature du leader du MRC. Pour Mamadou Mota, que SBBC a contacté, le ministre Paul Atanga Nji doit « relire le job description de son poste », car « il se comporte plus comme un chef de classe ».

« En tant que ministre de l’Intérieur, qu’est-il censé faire ? », demande l’homme politique qui estime qu’en 2018, le ministre Paul Atanga Nji avait « adoubé » un mouvement politique G25 qui ne reposait sur aucune loi. Pour Mota, par ces décisions, le ministre Atanga Nji montre qu’il existe au Cameroun des « citoyens de seconde zone auxquels s’appliquent certaines lois ».

Quoi qu’il en soit, le premier président du MRC compte déployer son projet « Sahel APC Maurice Kamto 2025 » en dépit de l’interdiction qui pèse sur l’APC. « Nous sommes dans une République et il faudra que ce monsieur relise ce que c’est une République et ses fondements. Il n’a pas à empêcher l’APC et n’a d’ailleurs aucun moyen de l’empêcher », défie-t-il.

Sur le déploiement de Sahel APC Maurice Kamto 2025, Mamadou Mota informe qu’il s’agira d’aller « partout, dans les églises, dans les mosquées, dans les lycées trouver des enseignants, dans les partis pour leur dire qu’il est temps de tourner le dos à ces leaders politiques et de suivre ceux qui sont soucieux de leur développement ». Dans une profession de foi qu’il a récemment publiée sur sa page Facebook, Mota invite toutes les forces des régions septentrionales du Nord, de l’Extrême-Nord et de l’Adamaoua au sein de Sahel APC Maurice Kamto 2025 pour « travailler à faire des élites et des populations du Grand Nord des acteurs politiques véritablement influents sous le régime qui sera dirigé par le Pr Maurice Kamto ».

L.A.

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Présidentielle 2025 : le Minat Atanga Nji interdit les alliances politiques d’Olivier Bile et de Jean-Michel Nintcheu

HRW demande la levée de l’interdiction des alliances politiques de Jean-Michel Nintcheu et Olivier Bile

Paru le mardi, 09 avril 2024 14:40

Présidentielle 2025 : des tendances de l’UPC excluent l’option du boycott

Plusieurs factions de l’Union des populations du Cameroun (UPC) se sont données rendez-vous à Douala le week-end dernier dans le but d’accorder leur violon avant la prochaine élection présidentielle, censée se tenir en octobre 2025. « Quatre options étaient posées sur la table », indique le journaliste Michel Eclador Pekoua, un proche collaborateur de Henriette Ekwe, l’initiatrice de cette rencontre. Ce dernier ajoute que l’option du boycott a d’ores et déjà été exclue.

En 2025, l’UPC doit donc faire un tout autre choix : présenter un candidat, intégrer une coalition de l’opposition ou alors soutenir le candidat du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) au pouvoir. Les participations de la réunion de Douala ont eu droit à un exposé de Jean Bahebeck, l’un des visages les plus connus de l’UPC sur les plateaux de débat, sur les avantages et les inconvénients de chacune de ces trois dernières options. Mais chacun des courants a convenu d’un temps de réflexion. La décision finale a été renvoyée au 13 septembre prochain à Edéa, dans le département de la Sanaga-Maritime (région du Littoral).

Il faut maintenant savoir si la décision qui va sortir de la discussion d’Edéa va arranger toutes les factions. Certaines, comme celle conduite par l’ancien député Robert Bapooh Lipot, se tiennent loin des rencontres organisées par Henriette Ekwe. Celle du week-end dernier à Douala était la troisième du genre. En plus, la proximité entre le pouvoir de Yaoundé et Bapooh Lipot est connue. Et il ne fait aucun doute que ce dernier va apporter son soutien au candidat du RDPC comme lors de la dernière élection présidentielle d’octobre 2018.

Le groupe du Manidem a catégoriquement fermé la porte à ces rencontres. Ce qui semble être un moindre mal, car le Manidem refuse de participer à une élection présidentielle pour le moment. Il n’est pas certain que cette position évolue avant la prochaine présidentielle. Quoi qu’il en soit, Michel Eclador Pekoua est optimiste : « on peut rassembler 80 à 90% de toute la famille UPC ».

Michel Ange Nga

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Paru le mardi, 09 avril 2024 04:06

Lions indomptables : Eto’o cherche un sélectionneur alors que Marc Brys est au Cameroun pour signer son contrat

Le Belge Marc Brys, le nouvel entraîneur-sélectionneur des Lions indomptables, nommé le 2 avril dernier par le ministre des Sports et de l'Éducation physique, est arrivé au Cameroun ce dimanche 7 avril. C’est dans la perspective de signer son contrat, a rapporté la télévision publique CRTV. La Fédération camerounaise de football (Fecafoot), qui a clairement fait connaître son opposition à cette décision du ministre Narcisse Mouelle Kombi, ne devrait pas procéder à la signature dudit contrat. Et pour marquer son désaccord, son comité d’urgence a, au cours d’une session ordinaire le 6 avril dernier, autorisé notamment le président de la Fecafoot, Samuel Eto’o (photo), à nommer son propre sélectionneur à la tête des Lions indomptables dans les 72 h prochaines heures.

« À l’unanimité des membres présents, le comité d’urgence recommande au président de la Fecafoot de lui soumettre, en application des articles 4 du décret N°2014/384 du 26 septembre 2014 et 40 alinéa 11 des statuts de la Fecafoot, des propositions de nomination des membres des structures d’encadrement des sélections nationales de football dans un délai de soixante-douze heures », écrit la fédération dans un communiqué. La Fecafoot affirme que non seulement elle n’a pas été associée à la procédure ayant conduit au recrutement de Marc Brys et des autres membres de l’encadrement des Lions indomptables, mais que ces nominations ont été effectuées « en dehors de tout cadre légal et réglementaire ».

Dans une correspondance adressée le 3 avril au ministre des Sports - soit au lendemain de la nomination de Marc Brys - Samuel Eto’o rappelle à Narcisse Mouelle Kombi que l’examen technique des candidatures au poste de sélectionneur est une compétence dévolue à la fédération qu’il dirige, selon les termes du décret du président de la République du 26 juillet 2014 portant organisation et fonctionnement des sélections nationales de football. « Plus précisément, en son article 3 (1), cet acte règlementaire signé du président Paul Biya confie à la Fecafoot la gestion administrative, sportive et technique des sélections nationales de football. Notre instance est donc compétente pour recevoir, évaluer et proposer à la tutelle gouvernementale les candidats aux postes à pourvoir concernés », écrit le patron de la Fecafoot. Par conséquent, dit-il, la Fecafoot ne saurait, dans l’absolu, « être partie prenante de cet acte dénué de tout fondement légal et ne saurait transiger avec les règlements supranationaux et, encore moins, avec les dispositions légales et réglementaires en vigueur dans notre pays ».

La réaction du ministre des Sports ne s’est pas fait attendre. Dans une correspondance qu’il adresse à Samuel Eto’o le 5 avril, Narcisse Mouelle Kombi réplique que la décision de recruter Marc Brys et le staff technique, administratif et médical des Lions indomptables a été prise sur la base de l’article 9 de la convention Minsep-Fecafoot du 5 février 2015. Laquelle donne « la pleine et entière latitude à l’État de recruter et de mettre des encadreurs à la disposition de ses sélections nationales de football », soutient-il. Et le membre du gouvernement de préciser que c’est ce même processus qui avait été utilisé pour nommer notamment Clarence Seedorf, Toni Conceiçao et Rigobert Song, « sans que cela ait suscité la moindre polémique ou tentative d’obstruction de la part de la Fecafoot ».

Narcisse Mouelle Kombi fait par ailleurs savoir à Eto’o que son département ministériel « a d’ores et déjà pris toutes les dispositions utiles et nécessaires, adéquates et appropriées, en rapport avec les autres administrations étatiques concernées pour l’entrée en fonction du nouvel entraîneur-sélectionneur et des autres membres de l’encadrement » des Lions indomptables qu’il a nommés, et dont « la très haute hiérarchie a approuvé la liste ». La réaction de la Fecafoot reste attendue.

Patricia Ngo Ngouem

Paru le lundi, 08 avril 2024 09:58

Au Sénat, Marcel Niat Njifenji justifie une session blanche où aucune loi n’a été votée

Discours particulièrement court du sénateur Marcel Niat Njifenji, président du Sénat, ce 3 avril lors de la plénière de clôture de la session de mars. Le président du Sénat a reconnu une « session un peu particulière » marquée essentiellement par l’élection du président du bureau de cette Chambre du Parlement et des membres des bureaux des commissions. « Après la mise en place du bureau et des commissions générales, le temps nous a manqué pour accomplir nos missions constitutionnelles de vote de loi et de contrôle de l’action du gouvernement », s’est justifié Marcel Niat Njifenji.

L’élection du président du bureau du Sénat est en effet intervenue une vingtaine de jours après l’ouverture d’une session qui compte 30 jours maximum. Ce retard, d’après plusieurs sources au Parlement, était dû à l’indisponibilité de Marcel Niat Njifenji en évacuation sanitaire en Europe. Mais parce que le parti majoritaire au Sénat, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), tenait à garder comme candidat le président sortant, le Sénat a dû attendre que ce dernier se rétablisse pour se présenter physiquement à l’élection. Ladite élection aura ainsi lieu le 19 mars, pour une session qui s’est ouverte le 5 mars.

Après quoi, les sénateurs n’ont rien eu d’autre à faire que d’assister en congrès, avec l’Assemblée nationale, à la prestation de serment des membres du Conseil constitutionnel le 2 avril dernier.

« Cela nous laisse entrevoir un agenda fort chargé pour la session de juin au cours de laquelle se tiendra également le Débat d’orientation budgétaire dans le cadre de la préparation du projet de loi de finances pour l’exercice 2025 », tente de rattraper le président du Sénat.

Il est à noter que c’est la première fois dans l’histoire de l’institution qu’une session se passe sans activités parlementaires de vote de loi ou de contrôle de l’action parlementaire. En mars 2023, pourtant, la session s’était achevée sans activités. Des sénateurs font cependant observer que le contexte est différent, car en 2023, le quorum pour les plénières ne pouvait être atteint parce que les sénateurs sortants étaient en campagne pour leur réélection.

L.A.

Paru le jeudi, 04 avril 2024 13:42

Assemblée nationale : pour le président Cavaye Yéguié Djibril, la transition est sans objet au Cameroun

Le « très honorable » Cavaye Yéguié Djibril, président de l’Assemblée nationale (PAN) a consacré la majeure partie de son discours de clôture de la session de mars à essayer de démontrer qu’une transition n’est pas nécessaire au Cameroun. Ceci alors que les débats autour de la question enflamment l’espace politique à moins de 20 mois de l’élection présidentielle. Pour le PAN, les alliances de transitions qui ont fleuri ces derniers temps, portées par des hommes politiques à l’instar du député Jean-Michel Nintcheu et de l’ancien candidat à la présidentielle Olivier Bile ; constituent à son sens « un aveu de faiblesse ». Pour Cavaye Yéguié Djibril, ces alliances « participent de l’activisme et de l’agitation, pire, de la politique politicienne qui n’apportent rien ».

Pour bien illustrer le hors propos de tels projets, le président de la Chambre basse du Parlement cite l’Afrique où ils ont été appliqués. « Les transitions en Afrique, nous les connaissons et nous savons où elles sont, ainsi que dans quelles circonstances souvent douloureuses elles ont été mises en place », développe-t-il. Il croit d’ailleurs savoir que « toutes sont intervenues à la faveur d’une panne, j’allais dire d’une rupture du pouvoir en place. Elles sont, selon le cas, adulées, tolérées ou acceptées par le peuple (…) ». « Leur principale marque déposée est la prise du pouvoir par », accuse Cavaye Yéguié Djibril qui rejette dès lors de telles intentions, parce que la transition « met généralement entre parenthèses les institutions », lorsque celles-ci sont supposées défaillantes.

Or d’après le « très honorable » député-président de la Chambre, cette situation ne correspond pas à la réalité du Cameroun dont les « institutions (sont) solides (et) fonctionnent harmonieusement ». « C’est dire que le Cameroun n’est nullement en panne. Le pouvoir est en place et conduit sereinement les affaires de la République », conclut-il avant d’interroger : « une transition au Cameroun, pour quoi faire ? N’est-ce pas là un débat sans objet ? »

Cette sortie du président d’une des Chambres du Parlement se situe en droite ligne de la position du gouvernement sur la question de la transition. Position déjà indiquée par le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, lorsque le 12 mars dernier, il interdisait d’activités les mouvements Alliance politique pour le changement (APC) du député Jean-Michel Nintcheu et Alliance pour une transition politique au Cameroun (ATPC), du professeur Olivier Bile. Ces projets politiques tentaient de fédérer des forces politiques autour de la préparation d’une période de transition ou encore d’une candidature unique de l’opposition dès la prochaine élection présidentielle prévue en octobre 2025.

Pour autant, le coup de menton du « très honorable » Cavaye Yéguié Djibril n’a pas fait l’unanimité parmi les députés. Le député UDC, Koupit Adamou, y a simplement vu une tentative de diversion sur l’absence de travail parlementaire tout au long de la session de mars. Les députés n’ont en effet eu à examiner aucun projet de loi. Un état de choses causé par l’élection tardive, une vingtaine de jours après le début de la session, du bureau de la Chambre. « On termine cette session sans activités parlementaires, fait-il savoir, et parce qu’il faut aller chercher ailleurs, le discours de clôture va sortir de la posture du président de l’Assemblée pour se mettre en posture de militant et promouvoir la campagne d’un parti politique, puisqu’il fallait meuble le discours. Nous venons d’assister au plus mauvais discours de l’histoire parlementaire ».

L.A.

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Paru le jeudi, 04 avril 2024 13:34

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