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Waza : 9 ans après l’enlèvement des Moulin-Fournier, les touristes toujours pas de retour au parc national

Waza : 9 ans après l’enlèvement des Moulin-Fournier, les touristes toujours pas de retour au parc national

Paru le mercredi, 01 juin 2022 02:38

La commune de Waza, qui abrite le parc éponyme, dans le département du Logone et Chari (région de l’Extrême-Nord), souffre de l’absence de touristes. « Aujourd’hui tout va mal. Avant on gagnait avec les touristes. On faisait dans le petit commerce d’œuvres artisanales comme les dessins d’animaux sauvages. Les blancs achetaient. Et cela rapportait gros. Maintenant tout est arrêté », se plaint un ancien artisan.

« Les touristes ne viennent plus. Seuls les Chinois viennent. Pour leur travail, mais pas pour visiter le parc et acheter de l’artisanat », se lamente un autre ancien artisan aujourd’hui reconverti, comme plein d’autres, dans l’agriculture. « La seule activité qui rapporte maintenant c’est la culture des céréales comme le mil. Mais là aussi, il y a les oiseaux qui nous dérangent », explique-t-il.

D’une superficie de 1 700 km2, la faune du parc de Waza était une attraction touristique mondialement reconnue. Seulement, en février 2013, des membres de la secte terroriste Boko Haram, venus du Nigeria, kidnappent les Moulin-Fournier (une famille de touristes français) et retraversent la frontière. Dans sa limite ouest, le parc est distant d’une quinzaine de kilomètres avec la frontière nigériane. Plus tard, en juin 2014, 10 Chinois travaillant sur le chantier de bitumage de la route qui longe le parc sont également kidnappés à Dabanga, au nord de Waza.

Aucun touriste depuis 2014

 « Le campement touristique (constitué de 88 chambres comportant chacune trois lits, NDLR) de Waza reste vide depuis que Boko Haram a enlevé les Chinois. À partir de ce moment, il n’y avait plus d’accès aux touristes qui voulaient visiter le parc. Compte tenu de l’insécurité qui existe dans la zone, on a interdit cela. C’est pour cela que le campement est resté inhabité et l’entrée du parc est fermée », explique Ibrahim Mohammed, le maire de la commune.

La désaffectation du parc a naturellement eu un impact sur les caisses de la commune. Le maire reconnait ne pas avoir les chiffres, mais déclare que « les recettes ont baissé. On n’a plus de recettes. Dans l’arrondissement de Waza en général, on n’a pas de marché, on n’a pas de touristes, on est juste là ». Il se souvient juste que du temps de sa superbe, la commune payait 4 millions FCFA par mois seulement en facture d’électricité. Aujourd’hui, la commune doit trouver d’autres sources de financement pour ses projets de développement socioéconomiques. Du Programme national de développement participatif (PNDP), par exemple, le maire confie que sa commune a déjà reçu plus de 832 millions de FCFA pour le financement de divers projets d’infrastructures socioéconomiques de base.

Ludovic Amara

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