Le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a annoncé, ce 1er juin, le retour volontaire dans leur pays de 300 réfugiés centrafricains logés au camp de Gado-Badzere, dans la région camerounaise de l’Est frontalière de la République centrafricaine (RCA). L’opération, à terme, est de rapatrier 2 500 réfugiés centrafricains « qui ont opté pour le retour, parce qu’ils ont reçu l’information que leurs zones étaient sécurisées », a déclaré, à la radio nationale, le représentant du HCR au Cameroun, Olivier Guillaume Beer. Ce dernier a précisé que le retour est toujours volontaire et sur la base de l’information que les réfugiés reçoivent.
« Je me sens bien pour rentrer, parce qu’il n’y a pas la guerre chez nous maintenant. Donc, je rentre chez moi », a déclaré un ex-réfugié à bord de l’autobus qui le convoyait à la frontière Cameroun-RCA. Selon le HCR, quelque 350 000 réfugiés centrafricains ont été forcés de quitter leur pays d’origine à cause des violences récurrentes depuis 2013 et ont retrouvé refuge au Cameroun, notamment dans les régions de l’Est, de l’Adamaoua et du Nord.
« Nous ne sommes pas encore dans une situation de rapatriement promue parce que toute la situation en Centrafrique n’est pas encore stable, mais ça s’arrange petit à petit et il y a de petites zones en Centrafrique qui sont pacifiées par des forces armées centrafricaines », a indiqué le représentant du HCR. La ministre centrafricaine de l’Action humanitaire et de la Réconciliation nationale, Virginie Baikoua, a quant à elle assuré qu’aujourd’hui, « toutes les conditions sont réunies pour que nos compatriotes rentrent ».
Le ministre de l’Administration territoriale (Minat), Paul Atanga Nji, a remis, au nom du chef de l’État, un kit constitué d’effets de première nécessité (couchage, seaux, etc.) et de vivres à chaque retourné. Selon le Minat, la présence de ces réfugiés « pèse dans le budget de l’État », mais le Cameroun est tenu de les encadrer « au nom de la solidarité africaine ».
Ce retour marque la reprise officielle du rapatriement volontaire des réfugiés centrafricains, interrompu par la Covid-19 puis par le regain de violence en décembre dernier en RCA. Cette opération s’inscrit dans le cadre de l’accord tripartite pour le rapatriement librement consenti des réfugiés centrafricains vivant sur le sol camerounais, signé le 29 juin 2016 par les gouvernements de la RCA, du Cameroun et le HCR. Elle intervient au lendemain de la conférence ministérielle régionale sur les solutions dans le cadre des déplacements forcés liés à la crise centrafricaine, organisée du 25 au 27 avril dernier à Yaoundé.
P.N.N
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