Le 1er août 2023, l’ambassadeur du Cameroun en France, André-Magnus Ekoumou (photo), a rendu publique une note de service interdisant un type de vêtement au sein de la mission diplomatique et consulaire. Il y précise que l’accès à l’ambassade sera désormais assujetti au « port d’une tenue correcte », sans toutefois définir précisément ce que cette mention recouvre. À cet effet, dit-il, les « tenues indécentes » sont désormais « strictement » proscrites.
Dans cette catégorie, le chef de la mission diplomatique du Cameroun en France classe les jeans destroy (il s’agit de jeans usés, troués, déchirés qui laissent plus ou moins voir la peau selon l’usure, les déchirures et les emplacements comme les genoux ou l’ensemble de la jambe), les vêtements dos nu, les T-shirts, les décolletés, les culottes (les shorts pour être précis), les matelots (shorts très courts), les jupes et robes courtes. Il y intègre également les pantalons camouflés, les tenues militaires (sauf sur présentation de la carte professionnelle), les collants, les robes moulantes, les pyjamas, les claquettes et les chaussons, ainsi que « tout autre vêtement dépravant ou non approprié en public ».
André-Magnus Ekoumou ne donne pas les raisons qui motivent cette décision. Celle-ci est diversement appréciée sur les réseaux sociaux. Si certains internautes adhèrent à cette mesure, d’autres par contre la critiquent en ironisant que l’ambassade a d’autres problèmes plus sérieux à régler que la tenue vestimentaire.
Au ministère des Relations extérieures (Minrex), des sources affirment que l’ambassadeur, qui assume la plénitude des pouvoirs de l’État à son poste, est dans son droit de prendre une telle décision qui vise à garantir l’observation des règles de la bienséance. « Au tribunal, on dit que le juge a le droit de gérer la police de l’audience. Si on transpose cela à l’ambassade, l’ambassadeur a le droit de dicter les règles qui doivent s’appliquer. Dans différentes structures, on demande aux gens d’être corrects dans leur habillement. L’ambassadeur a juste acté cette règle de bienséance », explique une avocate, en précisant qu’il n’existe pas de loi qui encadre l’habillement au Cameroun.
P.N.N.
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