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Le différend entre l’agence Chine nouvelle et le journaliste Raphaël Mvogo rebondit au Parlement

Le différend entre l’agence Chine nouvelle et le journaliste Raphaël Mvogo rebondit au Parlement

Paru le jeudi, 03 mars 2022 11:32

Dans une lettre qu’il adresse à Marcel Niat Njifenji, le président du Sénat, le 28 février dernier, Raphaël Mvogo raconte les quatre années du litige socioprofessionnel qui l’oppose à l’agence de presse Chine nouvelle (Xinhua), son ancien employeur, logé dans l’enceinte de l’ambassade de Chine au Cameroun. « J’ai été licencié abusivement depuis septembre 2018, après dix ans de bons et loyaux services », écrit le journaliste camerounais. Qui a envoyé la même lettre à Cavaye Yeguié Djibril, le président de l’Assemblée nationale. Mais il précise que cette démarche n’est pas seulement à titre personnel.

« Je saisis les deux têtes du Parlement pour qu’ils interpellent le gouvernement sur un phénomène qui est désormais banal : des étrangers entrent chez nous, abusent, torturent et tuent des Camerounais. En plus, ils piétinent les lois de la République qui sont votées par le Parlement. Il faut que quelqu’un alerte et c’est ce que j’ai fait », explique Raphaël Mvogo.

En réalité, l’ancien correspondant de Xinhua pointe du doigt le ministère des Relations extérieures (Minrex). Il explique que « le Minrex est une juridiction à caractère spécial qui traite des différends diplomatiques. De ce fait, quand un simple employé de maison employé chez un diplomate accrédité se tourne vers le Minrex, il a le devoir de lui porter secours ; ce qu’ils ne font pas toujours ».

Pour illustrer le phénomène qu’il décrit, le journaliste dit avoir été abandonné à son sort par le Minrex. Début 2020, la présidence de la République ordonne au gouvernement « de procéder sans délai au règlement de [son litige] à caractère diplomatique ». Mais, le Minrex, dans une correspondance datée de septembre 2020, fait savoir à Raphaël Mvogo que « le bureau de l’agence de presse Chine nouvelle à Yaoundé ne constitue pas un service à caractère diplomatique ».

Immunité diplomatique

Pour Raphaël Mvogo, il s’agit d’une fuite en avant. Et pour preuve, en novembre 2018, Me Djomou Nguewo, l’avocat de Xinhua, a reconnu devant l’inspecteur du travail que « Chine nouvelle jouit de l’immunité diplomatique ». Ce n’est pas tout. Dans une attestation qu’elle délivre au journaliste après son licenciement, la représentation diplomatique chinoise à Yaoundé atteste, elle-même, que « l’agence de presse Chine nouvelle, bureau de Yaoundé, n’a pas de personnalité juridique autonome car liée à l’ambassade de Chine au Cameroun ». Pour terminer, le Minrex a délivré une carte d’identité spéciale à Qiao Benxiao, correspondant de nationalité chinoise de Xinhua au Cameroun. Ce qui est un document diplomatique…

C’est autant de documents qui ont été portés à la connaissance du président du Sénat et à celui de l’Assemblée nationale. « Il faut que le parlement interpelle les autorités pour que le Camerounais se sente en sécurité chez lui. Notre citoyenneté n’est pas protégée. Le Camerounais ne se sent pas protégé et en sécurité dans son propre pays », fulmine Raphaël Mvogo.

Quelques jours après avoir saisi les présidents des deux chambres du Parlement, le journaliste croise les doigts. Pour le moment, ses deux destinataires ne se sont pas encore manifestés.

Michel Ange Nga     

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