«Je demande instamment à tous les pays de mettre pleinement en œuvre la Convention relative aux droits des personnes handicapées, d’accroître l’accessibilité et de supprimer les obstacles juridiques, sociaux, économiques et autres, avec la participation active des personnes handicapées et des organisations qui les représentent», a déclaré António Guterres, secrétaire général de l’ONU, à l’occasion de la Journée internationale des personnes handicapées ce 3 décembre. Cet appel interpelle le Cameroun, signataire de cette convention et où vivent près de trois millions de personnes handicapées.
Selon l’Enquête démographique et de santé et à indicateurs multiples (EDS-MICS 2011), les déficiences sensorielles (3,5 %) sont les plus fréquentes, en particulier les déficiences visuelles (2,2 %) et auditives (1,2 %), suivies des déficiences motrices (1,6 %), essentiellement les déformations des membres inférieurs ou supérieurs. Par ailleurs, 0,5 % de la population souffrirait de troubles du comportement et 0,4% de la perte de certaines extrémités du corps. Ces dernières années, le gouvernement a entrepris de nombreux efforts pour assurer l’inclusion des personnes handicapées dans la société.
En juin 2021, la ministre des Affaires sociales (Minas), Pauline Irène Nguene, a procédé au lancement du projet « Réhabilitation pour l’inclusion » des personnes handicapées. Mis en œuvre par la Cameroon Baptist Convention Health Services (CBCHS), ce projet entend combler les lacunes en matière de réadaptation des personnes handicapées, de renforcement de l’offre et d’accès à la qualité des services. Il vise notamment à former plus de personnel dans la prise en charge des personnes vivant avec un handicap, avec l’ouverture de filières spécialisées (physiothérapie, ergothérapie, kinésithérapie, etc.), grâce à des partenariats avec des universités et des écoles de médecine.
Cadre juridique
Le 25 janvier, le chef de l’Etat a ratifié l’accord de prêt pour la rénovation du Centre des handicapés de Yaoundé, pour un meilleur encadrement et épanouissement de cette catégorie sociale. En décembre 2020 a été inauguré le Centre multimédia inclusif du Cercle des jeunes aveugles du Cameroun, entièrement financé par le gouvernement. Ce centre est le premier du genre en Afrique subsaharienne. En octobre de la même année, le président a signé un décret dotant la ville de Maroua (Extrême-Nord) d’un Centre de réhabilitation des personnes handicapées. Il s’agit là de la matérialisation d'une promesse de Paul Biya qui avait décidé de faire de la lutte contre les exclusions sociales et la protection sociale des personnes handicapées une préoccupation majeure de son septennat, lors de sa prestation de serment.
Des efforts salués par les associations de défense des droits des personnes handicapées mais qui n’occultent pas que celles-ci ont un accès moindre que quiconque aux soins de santé, à l’éducation, à l’emploi ou à la vie sociale, et sont le plus souvent victimes de discrimination et de marginalisation. Ce, alors qu’elles sont protégées par la loi qui leur reconnaît et garantit des droits. La Commission nationale des droits de l’Homme et des libertés (CNDHL) appelle les autorités à prendre toutes les mesures nécessaires en vue de renforcer le cadre juridique et institutionnel, afin de favoriser l’intégration et l’inclusion de cette catégorie sociale.
P.N.N
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