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Bafoussam, ville métamorphosée par la CAN

Bafoussam, ville métamorphosée par la CAN

Paru le vendredi, 04 février 2022 07:54

Pour abriter la poule B de la 33e édition de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), la métropole régionale de l’Ouest s’est dotée de nouvelles infrastructures (sportives, routières, hospitalières et hôtelières) modernes et à la pointe de la technologie. Et fait aujourd’hui la fierté des autorités, de ses habitants et des visiteurs…

« Si celui qui était dans la ville de Bafoussam il y a deux ans ou il y a un an revenait aujourd’hui, il va affirmer que la ville de Bafoussam, ainsi que la région de l’Ouest, est complètement transformée. En tant que gouverneur et président de ce site, je peux vous dire clairement que ceci a été fait, pour la plupart, grâce à la présence de la CAN à Bafoussam », affirme Awa Fonka Augustine, gouverneur de l’Ouest.

Bafoussam, l’une des villes hôtes de la compétition, a en effet connu une véritable métamorphose avec la CAN. La métropole régionale de l’Ouest s’est dotée de nouvelles infrastructures (sportives, routières, hospitalières et hôtelières) modernes et à la pointe de la technologie. Le stade flambant neuf de Kouekong, qui a abrité cinq matchs de phase de groupes et deux huitièmes de finale, est une infrastructure répondant aux exigences internationales. Le Centre régional hospitalier de Bafoussam (CHR), situé à un jet de pierres, est un ensemble de 14 bâtiments suréquipés en matériaux de pointe, capable de parer aux incidents sportifs et d’assurer la prise en charge rapide de plusieurs patients au même moment. 

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Le Zingana, un 4 étoiles, est venu densifier et diversifier le parc hôtelier. Les infrastructures qui existaient déjà ont fait du lifting à l’occasion de la CAN. Mais le changement le plus significatif s’observe au niveau de la voirie urbaine, relookée pour la circonstance. Routes bitumées, terre-pleins gazonnés, marquages au sol, lampadaires solaires, feux de signalisation… sont autant de réalisations qui donnent une image plus avenante de cette ville de plus d’un million d’habitants.

106 km de voirie urbaine 

« Depuis que la CAN a commencé, il y a beaucoup d’améliorations, surtout au niveau des routes », se réjouit Mélanie, étudiante. « Il y a des routes qui ont augmenté, je pense à plus de 40 à 50% parce qu’il y a des endroits où l’accès est plus facile. Il y a des voies de contournement aussi qui permettent l’accès facile au stade pour qu’il n’y ait pas trop de bouchons dans la ville », renchérit David, agent d’entretien.

« Nous avons bénéficié de 106 km de nouvelles voies dans la ville : 20 km dans le cadre du programme C2D capitales régionales et le reste, c’était des voies de contournement, des voies d’accès dans les quartiers à forte densité de population », précise le maire de la ville, Roger Tafam. Le tronçon Yaoundé-Bamenda qui traverse la ville a été refait par le ministère des Travaux publics (MINTP). Les nids-de-poule observés sur cet axe très fréquenté sont maintenant un lointain et mauvais souvenir. Des rues secondaires ont été construites par le ministère de l’Habitat et du Développement urbain (MINHDU) pour décongestionner les routes principales.  

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Des voies de contournement ont également été créées pour faciliter la mobilité urbaine, surtout pendant les jours de match. On peut désormais rallier le stade de Kouekong à partir de l’aéroport de Bamougoum-Bafoussam, sans faire un détour par le centre urbain. « Comme principales voies de contournement, il y a la route qui part du carrefour Bamougoum, passe par l’aéroport pour ressortir au carrefour TPO sur la route vers Kouekong. Il y a également la route qui part du stade Kouekong, passe par le carrefour Kam pour sortir à Tobeuh à Bandjoun, avec l’embranchement qui revient dans la ville et ressort par Afrique constructions », énumère le maire de la ville. 

Au-delà de Bafoussam

Selon les autorités locales, la présence de la compétition à Bafoussam a également été bénéfique pour les villes et localités environnantes. Même si la capitale régionale de l’Ouest a eu le « gros lot » dans le cadre du projet CAN. « Par rapport à d’autres villes qui abritent la CAN, la particularité ici est que cette CAN ne se joue pas seulement dans la ville de Bafoussam, mais un peu partout dans la région de l’Ouest. Les stades d’entraînement se trouvent à Bafang, à Bangou et un peu partout. Les hôtels qui hébergent les équipes se trouvent hors de la ville de Bafoussam », explique le gouverneur. 

Le Tagidor Garden Hôtel à Bangou, à 30 km de Bafoussam, a hébergé les équipes du Sénégal et de la Guinée. La résidence hôtelière La Vallée de Bana, à 55 km de la capitale, était l’antre du Zimbabwe et de la Zambie. L’hôtel Zingana, en plein cœur de Bafoussam, a quant à lui accueilli la délégation de la Confédération africaine de football (CAF), ainsi que les arbitres. « L’État a pris sur lui d’aménager les routes et les voies d’accès dans ces hôtels, dans ces villes, dans ces stades d’entraînement. C’est ceci qui a contribué à ce que, un peu partout dans la région de l’Ouest, les routes soient ouvertes, dégagées, réhabilitées », soutient Awa Fonka Augustine. 

La construction des routes a généré de nouveaux emplois. « Dans la politique du gouvernement, toutes les entreprises qui travaillaient pour les routes avaient l’obligation de faire un recrutement local. On attend encore les différents rapports avant de donner des chiffres bien précis », avance Roger Tafam.

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« Par rapport à la CAN, la ville de Bafoussam a beaucoup changé. Déjà même avec les routes qu’on a eu à sortir. Cela a fait que la ville a un bon visage. Ce qui nous manque seulement, c’est juste l’éclairage. On s’attendait à ce que les axes soient éclairés. Je ne sais pas si c’est aussi dans le projet de la CAN. Mais avec les routes, c’est déjà bon, car les routes étaient impraticables avant », confie Roger, conducteur de mototaxi. Il faut néanmoins dire que des lampadaires solaires ont été installés dans certaines artères de la ville.

Ville « propre »

Pour donner un visage métropolitain et reluisant à Bafoussam, des équipes des éboueurs procèdent régulièrement au nettoyage de la ville. Ce, afin de faire oublier l’image de ville insalubre qu’a longtemps trainée la capitale régionale de l’Ouest. « La CAN a permis qu’on puisse mettre un accent très approfondi dans le nettoyage de la ville. L’objectif est que lorsque les étrangers entrent, de prime abord, la ville ait un visage propre. Les usagers aussi ont changé de comportement parce qu’ils ne jettent plus les ordures n’importe comment. Avec les mini bacs que la Communauté urbaine a déposés un peu partout, ça leur facilite la tâche et ça nous facilite aussi le travail. La ville devient de plus en plus propre et belle », indique David, éboueur. 

Une croisade est également menée contre le désordre urbain dans cette ville commerçante. « Les mairies sont entrées dans la danse pour demander aux populations de réhabiliter leurs maisons pour donner une fraîcheur aux bâtiments et à la ville de Bafoussam. Il y a Hysacam qui travaille dans la ville. Ils ont signé un marché avec le Minhdu, si bien qu’ils sont également impliqués à Bangou et ailleurs pour pouvoir ramasser les ordures. Il y a eu aussi l’implication des autorités administratives (des préfets et des sous-préfets, les maires, le maire de la ville) qui sont entrées dans la danse pour sensibiliser les populations, travailler nuit et jour pour les dégager des chaussées. Certains ont été recasés à certains endroits », relate le gouverneur. 

L’État, les autorités locales et les investisseurs privés ont travaillé main dans la main pour donner une nouvelle identité visuelle à la ville. Et les résultats sont visibles aussi bien pour le visiteur qui arrive pour la première fois à Bafoussam, que pour les résidents. Même si des efforts doivent encore être faits en matière d’urbanisation pour coller complètement à l’image de ville « moderne ». Mais pour ses habitants, Bafoussam la « belle » peut être fière de ses nouveaux atours… 

Patricia Ngo Ngouem, de retour de Bafoussam 

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