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Douala: une dizaine de blessés lors d’échauffourées entre la police municipale et des conducteurs de motos-taxis

Douala: une dizaine de blessés lors d’échauffourées entre la police municipale et des conducteurs de motos-taxis

Paru le jeudi, 04 mars 2021 14:33

Malgré le retour de l’accalmie, les conducteurs de motos-taxis menacent de prendre d’assaut la brigade de Mboppi pour libérer la vingtaine de leurs collègues gardés à vue dans cette unité de la gendarmerie nationale de Douala.

Ces derniers ont été interpellés au cours d’échauffourées ayant, le 2 mars 2021, opposé les agents de la police municipale aux conducteurs de motos-taxis remontés contre l’exigence du permis de conduire et le port obligatoire de la chasuble facilitant leur identification.

Les policiers et les gendarmes, déployés sur le théâtre de ces heurts ayant fait une dizaine de blessés, ont dû recourir aux gaz lacrymogènes pour mettre fin aux affrontements.

Ces échauffourées ont contraint certains commerçants du marché Mboppi, présenté comme le plus grand espace de vente de marchandises en gros de toute l’Afrique centrale, à fermer leurs boutiques par peur des actes de vandalisme et de pillage.

D’après un témoin, « les agents de la police municipale ont enlevé les chasubles portées par les conducteurs de motos-taxis pour leur imposer celles de la mairie de la ville. En plus, ceux qui n’étaient pas détenteurs de cette pièce ont vu leurs motos confisquées ». Ce témoin déplore également « la brutalité des agents de la police municipale ».

Interrogé par une radio urbaine, un conducteur de moto-taxi reconnait que « beaucoup parmi nous ne disposent pas d’un permis de conduire, mais ont entrepris de régulariser leur situation. Mais pendant ce temps, la mairie nous empêche de travailler ».

A en croire Hilaire Nzouakeu, coordonnateur national du Syndicat de conducteurs de motos-taxis et tricycles, environ 100 000 ben-skins, appellation populaire des motos-taxis, assurent près de 70 % du transport urbain à Douala, peuplée de plus de 3 millions d’habitants.

 Un rapport sur la sécurité routière au Cameroun publié en août 2018 par l’ONU constate que « ce secteur d’activité né du chômage des jeunes et de l’absence de transports publics fonctionne presque en marge de la réglementation, pourtant bien existante ».

Le même rapport note que cette activité est essentiellement exercée par des jeunes n’ayant aucune formation et conduisant très souvent sans permis. Face aux sollicitations des usagers, ils ont érigé la surcharge de passagers en règle.

Du coup, fait observer un responsable de syndicat, à Douala sept accidents de la circulation sur dix impliquent les motos-taxis. D’ailleurs, tout un pavillon est dédié à leurs blessés à l’hôpital Laquintinie.

D.M.

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