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Régulation des médias : René Sadi promet d’assainir et de moraliser davantage la presse

Régulation des médias : René Sadi promet d’assainir et de moraliser davantage la presse

Paru le mercredi, 04 mai 2022 12:46

La déclaration du gouvernement à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse 2022 énumère une série de carences que le pouvoir de Yaoundé reproche aux médias locaux : injures, diffamation… Dans cette même déclaration lue par le ministre de la Communication (Mincom), René Emmanuel Sadi (photo), on apprend que le gouvernement n’a pas l’intention de rester atone.

« Les actions de régulation qui ont cours doivent être poursuivies et renforcées, dans une optique d’assainissement et de moralisation de l’espace médiatico-cybernétique », a promis René Emmanuel Sadi, sans en dire plus.

Il est donc difficile de savoir ce que le Mincom s’apprête à faire pour assainir et moraliser la presse. En face, les professionnels ne se bousculent pas pour commenter cette promesse sibylline. C’est le cas du correspondant d’un média étranger, qui avoue qu’il n’a pas lu la déclaration du gouvernement.

Pour le Réseau des patrons de presse du Cameroun (Repac), la précarité de la presse privée est une préoccupation plus urgente. Le Repac souhaite que le gouvernement augmente l’enveloppe allouée à la presse privée. Cette enveloppe est malheureusement passée de 250 à 100 millions de FCFA. Et pour l’instant, le gouvernement ne s’est pas encore prononcé sur cette demande.

Exactions

Toutefois, dans la déclaration lue par René Emmanuel Sadi, le Mincom reconnait que la situation économique de la presse est préoccupante. « Cette presse évolue en effet, dans un environnement marqué par la précarité économique de ses structures, qui impacte fortement la valorisation de ses ressources humaines, et d’une manière générale, ses performances d’exploitation ».

Le Repac plaide aussi pour la fin des « arrestations et séquestrations arbitraires » sur les journalistes. Cette association qui regroupe les chefs d’entreprises de la presse écrite rappelle que le Cameroun n’est pas bien noté par la société civile Reporters sans frontières (RSF).

Cette année, dans le classement de RSF, le Cameroun est classé 118e sur 135 pays, en progression de 17 places. « La situation du Cameroun demeure très préoccupante en effet. La progression de 17 places dans cette édition est uniquement liée au changement de méthodologie du classement qui accorde moins d’importance aux exactions qu’au cours des années précédentes par rapport aux autres atteintes politiques, économiques, légales ou sociales », explique Arnaud Froger, le responsable du bureau Afrique de RSF.

Michel Ange Nga

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