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Hysacam : reprise du service dans un contexte tendu, après quatre jours de grève à Yaoundé

Hysacam : reprise du service dans un contexte tendu, après quatre jours de grève à Yaoundé

Paru le mercredi, 04 mai 2022 16:40

Les éboueurs de la société Hygiène et salubrité du Cameroun (Hysacam) ont repris le travail vendredi 29 avril à Yaoundé, après quatre jours de grève. Ils réclamaient notamment le non-versement de leurs salaires. « Les salaires de mars ont été payés lundi 25 avril, le jour même où ils ont entamé la grève. Les salaires du mois d’avril seront payés d’ici peu », a déclaré à SBBC Innocent Ebodé, responsable de la communication d’Hysacam à Yaoundé.

Ils protestaient également contre le redéploiement des ressources matérielles et humaines effectué par le top management de l’entreprise, dans « le but de répondre aux exigences de la ville en termes de propreté », apprend-on. « Cette stratégie n’a pas rencontré l’adhésion de certains employés qui estiment qu’on a fait ce réaménagement en les mettant en difficulté. Nous sommes en train d’étudier cette affaire-là pour voir dans quelle mesure on peut répondre favorablement ou non, en tenant compte des réalités », explique M. Ebodé.

Au total, les employés grévistes ont envoyé une liste de onze revendications à la direction générale. « La hiérarchie voit dans quelle mesure répondre ou pas, car certaines doléances sont surréalistes comme celle demandant le départ du directeur technique. Certaines doléances demandent des solutions immédiates, d’autres requièrent un peu plus de temps », renchérit le responsable de la communication d’Hysacam à Yaoundé. Ce mouvement de grève intervient un peu plus de 6 mois après le débrayage de l’ensemble du personnel d’Hysacam.

« Solutions endogènes »

Ce mouvement social a provoqué une crise des ordures à Yaoundé. Il faut dire que la scène est devenue presque banale dans la capitale : des tas d’immondices qui jonchent les rues et se disputent la chaussée avec les véhicules, les bacs à ordures censés les recevoir pleins à craquer depuis des jours… en raison notamment des mouvements sociaux des agents d’Hysacam qui paralysent le travail. « Ces monticules de déchets qui sont charriés par les eaux de pluies dégradent les chaussées, obstruent les caniveaux et polluent les cours d’eaux, favorisant davantage le développement des maladies hydriques, à l’instar du choléra », déplore la ministre de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu), Célestine Ketcha-Courtès.

Dans un communiqué publié vendredi, la Minhdu demande au président directeur général d’Hysacam, Michel Ngapanoun, de « prendre sans délai toutes les dispositions nécessaires pour un retour à la normale afin de respecter les engagements pris et d’accompagner l’État du Cameroun dans l’atteinte des objectifs visant à l’amélioration du cadre de vie des populations ».

À Hysacam, l’on assure que les équipes sont d’ores et déjà mobilisées et à pied d’œuvre pour procéder au ramassage des ordures, conformément au contrat qui lie l’entreprise à la ville. La société chargée de la collecte, du transport et du traitement des déchets ménagers dans toutes les grandes villes du pays éprouve d’énormes difficultés à payer les salaires de ses employés. Cette situation est principalement due au retard du paiement de ses prestations par l’administration publique, selon des cadres d’Hysacam.

« C’est un système où l’État paie 85 % et la Communauté urbaine 15 %. Compte tenu des difficultés que rencontre notre administration, les prestations connaissent parfois quelques retards et l’entreprise prend un coup au niveau de sa trésorerie. Elle a du mal à assurer certains services de base comme les salaires et satisfaire ses fournisseurs qui sont liés aux produits tels que le carburant et les pièces détachées. Hysacam est une grosse industrie qui nécessite beaucoup de ressources en permanence afin de pouvoir assurer la continuité de ses services », expliquait, dans une interview à Cameroon Tribune, Joël Olomo Ondo, à l’époque responsable de la communication Hysacam/Yaoundé. En attendant que ce problème soit réglé, la Minhdu invite les maires à trouver des « solutions endogènes » pour remédier à cette situation qui donne une image peu reluisante de la capitale.

P.N.N

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