De fortes précipitations sont encore attendues à Yaoundé, avec des «risques importants» d’inondations et de noyade, alerte le directeur général de l’Observatoire national sur les changements climatiques (Onacc), Joseph Armaté Amougou. Les pluies torrentielles qui s’abattent depuis quelques jours dans la capitale ont provoqué la mort d’une fillette, emportée par les eaux le 30 juin dernier, rapporte la radio nationale. Une autre est portée disparue, d’après la même source. Jeudi par exemple, l’eau est montée très vite, provoquant des inondations dans une partie de la ville, notamment aux lieux-dits Voirie municipale et Avenue Kennedy.
Les eaux sont sorties du lit des rivières Mingoa et Djoungolo qui traversent respectivement ces deux endroits et ont envahi les rues, comme on a pu le voir sur les photos et vidéos abondamment partagées sur les réseaux sociaux depuis le weekend écoulé. «Lorsque les eaux s’écoulent venant du Lac municipal, elles viennent rentrer dans le canal du Mfoundi aménagé dans le cadre de la première phase du Projet d’assainissement de Yaoundé (PADY). L’entrée des eaux dans le Mfoundi se fait de manière perpendiculaire. Donc, lorsque le niveau d’eau monte au niveau du Mfoundi, les eaux de la rivière Mingoa ne peuvent plus rentrer et elles montent progressivement, sortent de leur lit et causent ce que vous avez observé», explique Gérard Essi Ntoumba, coordonnateur de la deuxième phase du PADY.
En dépit des «résultats satisfaisants» obtenus dans la réduction des inondations à Yaoundé suite à la construction de 17 km de canaux sur les cours d’eau qui drainent la ville lors du Pady 1 et 2, certaines zones restent encore exposées aux inondations, aussi bien dans le centre-ville que dans les périphéries, et surtout en aval de la rivière Mfoundi, principal exutoire des cours d’eau dans la capitale
En décembre 2021, la Banque africaine de développement (BAD) a accordé un prêt de 38,55 millions de dollars au Cameroun pour le financement du Projet complémentaire d’assainissement durable de la ville de Yaoundé (Pcady).
Ce projet, qui doit être réalisé en 48 mois, s’inscrit dans la continuité du Pady 1 et 2. Il vise à «réduire significativement» la fréquence des inondations dans la capitale dans un contexte de changement climatique, tout en apportant les ajustements nécessaires pour accroître les résultats escomptés. Dans le cadre de ce projet, il est par exemple prévu de reconstruire le dalot situé en face de la Voirie municipale (avenue Charles Atangana) raccordant le canal de la rivière Mingoa au Mfoundi. «Cela va permettre que lorsque les pluies arrivent, les eaux du Mfoundi et celles de la Mingoa se côtoient et qu’en plus, il puisse y avoir un phénomène qui empêche l’affluent de rentrer ses eaux dans le cours d’eau principal», a déclaré à la CRTV, Gérard Essi Ntoumba.
P.N.N
