Le ministre de la Santé publique (Minsanté), Manaouda Malachie, a demandé, vendredi, « l’implication » de tous les ministères dans la lutte contre le choléra. Cette maladie diarrhéique aiguë a déjà fait 177 morts et infecté 9 326 personnes depuis la fin de l’année dernière au Cameroun (données du 28 juin 2022). « Nous avons coutume de dire que le ministère de la Santé gère les conséquences, notamment en parlant du choléra. C’est pour cela que nous mettons un accent particulier sur les actions multisectorielles qui devraient pouvoir englober l’action d’autres départements ministériels en vue de prévenir » cette maladie, a-t-il dit lors de la séance des questions orales à l’Assemblée nationale le 1er juillet.
Le membre du gouvernement affirme que l’ensemble des interventions menées par son département ministériel pour prévenir et combattre le choléra a permis de « mettre fin » à l’épidémie dans la région du Sud. Mais aussi « d’infléchir » la courbe de transmission dans les six autres régions affectées, notamment dans le Sud-Ouest où certains districts de santé n’enregistrent plus de cas (Kumba, Ekondo Titi, Bakassi, etc.). Il cite, entre autres : la prise en charge gratuite des cas, l’organisation des campagnes de vaccination réactives, la désinfection « systématique » des ménages et des communautés, la purification de l’eau, la sensibilisation et le renforcement de la surveillance épidémiologie dans tout le pays.
« Cependant, la survenue de l’épidémie dans les régions habituellement non à risque et sa persistance en milieu urbain nous obligent à rester vigilants et à mettre en œuvre des interventions, j’insiste là-dessus, multisectorielles, devant mener à une élimination dans tout le pays. Ainsi, le rôle de tous les autres départements ministériels sera primordial dans l’atteinte de cet objectif », a-t-il déclaré. Le ministère de l’Eau et de l’Énergie (Minee) est notamment interpellé, car les conditions insuffisantes d’accès à l’eau, à l’hygiène et à l’assainissement restent l’un des principaux moteurs des épidémies fréquentes de choléra au Cameroun.
Le pays a élaboré un plan d’élimination du choléra à l’horizon 2030 qui recommande des actions prioritaires en vue de réduire de 90 % le nombre de décès dus à cette maladie et d’éliminer sa transmission d’ici cette date. Manaouda Malachie souligne que « Nous appelons l’implication de tout le monde, y compris des élus du peuple, pour une réussite de la mise en œuvre de ce processus d’élimination du choléra au Cameroun à l’horizon 2030 », lance-t-il.
P.N.N
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