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Commission Mémoire : critiqués, Blick Bassy et Karine Ramondy en opération de déminage au Cameroun

Commission Mémoire : critiqués, Blick Bassy et Karine Ramondy en opération de déminage au Cameroun

Paru le lundi, 06 mars 2023 16:42

Face aux critiques qui fusent depuis leur désignation par l’Élysée comme codirecteurs de la commission Mémoire censée faire la lumière sur la guerre d’indépendance au Cameroun, Blick Bassy (photo) et Karine Ramondy (photo) ont rencontré la presse en fin de semaine dernière à Yaoundé. Objectif : répondre aux questions qui pourraient discréditer leur travail. « Ce qui est important c’est le résultat. Qu’on nous juge sur le résultat », a fait savoir l’historienne française Karine Ramondy pour tenter de faire taire la polémique sur leur nomination.

Ce résultat est attendu en novembre 2024. C’est à cette date que l’équipe des quatorze chercheurs du volet recherche de la commission, qui vont travailler aux côtés de Karine Ramondy, va rendre sa copie finale. Cette équipe de chercheurs va avoir la primeur de consulter les archives classifiées par Paris sur la présence française au Cameroun entre 1945, date de la fin de la Seconde Guerre mondiale qui marque la fin du protectorat français et le début du mandat, et 1971, date de l’exécution publique d’Ernest Ouandié qui marque la disparition de tous les nationalistes camerounais.

Pendant cette conférence de presse, Karine Ramondy a anticipé sur une autre polémique. Elle concerne cette fois le choix des sept Camerounais présents sur la liste des quatorze chercheurs de cette commission. Pour cela elle a levé le mystère sur les principaux critères de sélection. Tout d’abord, il n’était pas question de faire une liste de meilleurs universitaires, mais de constituer un groupe de chercheurs. Selon les explications de Karine Ramondy, faire une liste consiste à choisir les meilleurs sur le papier avec le risque de prendre trop de temps pour les faire travailler ensemble. Alors que faire un groupe, c’est rassembler des personnes complémentaires capables de travailler ensemble.

Compétences

« C’est une commission de spécialistes de l’histoire du Camerounnotamment du mouvement indépendantiste UPC (Union des populations du Cameroun). Mais, nous avons aussi rassemblé des spécialistes de domaines de recherche liés au mandat de la commission : les violences coloniales, la photographie, les mouvements étudiants, les syndicats, l’histoire militaire… », a par ailleurs ajouté l’historienne française.   

Pour constituer ce groupe, le choix au Cameroun s’est porté sur des historiens qui étaient déjà en contact avec les chercheurs français de la commission. Jean Koufan de l’université de Yaoundé 1 a, par exemple, été choisi pour avoir accueilli, il y a quelques années, des doctorants français qu’il a encadrés et aiguillés. En plus de lui, on retrouve aussi dans ce groupe Alvine Assembe Ndi et Laure Ngo Nlend Nadeige de l’université de Douala ; Cyril Kenfack Nanfack, Noumbissie Tchouaké et Patrick Junior Ngouné de l’université de Dschang ; Willibroad Dze Ngwa de l’université de Yaoundé 2.   

Enfin, pour clore la polémique sur l’absence de certaines grosses pointures de l’université camerounaise, Karine Ramondy a indiqué que « tout ce qui nous importe c’est la réussite de notre mission. Et que les personnes choisies soient compétentes ».

Le choix de l’artiste camerounais Blick Bassy pour codiriger cette commission a aussi été fortement critiqué par plusieurs de ses compatriotes. Beaucoup regrettent qu’on lui ait donné un rôle de sous-fifre en tant que responsable du volet culturel. Ce que le concerné considère plutôt comme un élément motivateur. « Ma motivation pour ce poste part du fait que contrairement aux commissions avec l’Algérie ou le Rwanda, celle du Cameroun a la particularité qu’on a ajouté un volet patrimonial », a expliqué Blick Bassy.   

Michel Ange Nga

Dernière modification le lundi, 06 mars 2023 17:26

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