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Mise en garde du Minsanté contre l’utilisation du « veninserin » pour des cas de morsures de serpent

Mise en garde du Minsanté contre l’utilisation du « veninserin » pour des cas de morsures de serpent

Paru le mercredi, 06 avril 2022 03:34

Dans un communiqué de presse, le ministre de la Santé publique (Minsanté) somme le promoteur du veninserin de mettre fin à « la campagne de désinformation » autour de ce produit fait à base de plantes naturelles. Malachie Manaouda observe en effet que le veninserin est présenté comme la nouvelle solution médicale dans le traitement des morsures de serpent. Sauf que les indications arrêtées au terme du processus d’homologation ne le confirment pas.

« Au-delà de s’écarter de manière manifeste des principes d’éthique et de déontologie dans le domaine de la santé, la diffusion de telles informations (…) est de nature à désinformer les populations sur le réel périmètre de ses indications et partant, les exposer à un mésusage », comme il est écrit dans le communiqué.

Pour la Société de transformation des plantes naturelles (STPN)-Bio, il est trop tôt pour se prononcer sur cette affaire. Joint au téléphone, Armel Kenne, le responsable de la communication, promet de s’exprimer sur cette question.

En attendant, l’entreprise rassure qu’elle évolue dans la légalité. Le 29 juin 2015, l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (Oapi) a délivré un brevet d’invention à Nsangou Mouhammadou Bachirou de STPN-Bio pour le veninserin avec l’intitulé « médicament antivenimeux bio ».

Médicament adjuvant

Le 23 juin 2021, c’est le ministre Malachie Manaouda qui signe une autorisation de mise sur le marché d’un produit pharmaceutique à STPN-Bio. L’article 3 de ce document mentionne que « Veninserin est utilisé comme adjuvant au traitement des morsures et des piqûres d’insectes et des reptiles venimeux de toutes espèces ».

Et selon les explications d’un cadre de santé, c’est cet article qui pose tout le problème. « Dans le document, le ministre ne dit pas que le veninserin traite les morsures de serpent, mais qu’il peut être utilisé comme médicament adjuvant. Dans une pathologie, il y a la cause de la maladie et les manifestations. Le médicament adjuvant ne traite pas le principe causal, mais les manifestations. Pour bien comprendre, dans le cas du paludisme, le paracétamol est utilisé comme adjuvant », explique notre source.

Le ministre demande à STPN-Bio de « retirer du marché, le cas échéant, les échantillons portant des mentions non conformes aux termes de l’homologation de ce produit ».

Michel Ange Nga

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