Selon la radio nationale, quelque 543 nouveaux postes d’identification pour l’établissement de la carte nationale d’identité (CNI) seront ouverts dans les 10 régions du Cameroun. Ceux-ci seront logés dans les hôtels de ville des 360 communes du pays et dans des bâtiments sécurisés mis à la disposition de la Délégation générale à la Sûreté nationale (DGSN) par les maires des communes.
Dans un message-fax adressé le 10 mai dernier aux préfets, le ministre de la Décentralisation et du Développement rural (Minddevel), Georges Elanga Obam, leur demandait d’inviter les maires de leurs unités de commandement respectives à prendre « toutes les mesures jugées utiles » en vue de la mise à disposition en faveur de la DGSN de locaux destinés à l’installation de postes d’identification.
Le membre du gouvernement y précisait que le chef de l’État a marqué son accord pour la mise en place d’un « nouveau système d’identification destiné à rapprocher ledit service des populations ». Obtenir la CNI est devenu un véritable calvaire pour les usagers. Alors que le délai d’attente réglementaire est de trois mois, certaines personnes attendent en vain depuis un an, voire deux, que cette pièce leur soit délivrée.
Face aux députés il y a quelques jours, le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, a déclaré que les retards qui s’observent « quelques fois » dans la délivrance de la CNI procèdent de « la nécessité pour l’État de sécuriser l’identité camerounaise, dans un contexte où les fraudes multiformes sont susceptibles de l’entacher ». Le chef du gouvernement a également évoqué des « contraintes matérielles » pour justifier l’indisponibilité des CNI. Selon lui, la perturbation des chaînes logistiques internationales a été à l’origine de la « livraison différée » des matières premières nécessaires à la fabrication des titres d’identité.
Selon la DGSN, quelque 3 millions de Camerounais ont une double, voire une triple identité. Ceux-ci refuseraient de faire valider leur identification authentique, « car ayant développé d’autres avantages avec leurs multiples identités », déclarait en janvier 2021 le patron de la Police nationale, Martin Mbarga Nguele, tentant par-là d’expliquer le retard observé dans la délivrance de cette pièce. Outre la multiplication des postes d’identification, le gouvernement envisage également la mise en place d’une plateforme de pré-enrôlement en ligne pour la CNI, comme c’est déjà le cas avec les passeports. Les autorités espèrent que cette plateforme pourrait permettre de désengorger les postes de police et faciliter la délivrance de cette pièce.
P.N.N
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