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L'ouverture des universités de Bertoua, Garoua et Ebolowa confrontée au déficit des enseignants

L'ouverture des universités de Bertoua, Garoua et Ebolowa confrontée au déficit des enseignants

Paru le vendredi, 07 janvier 2022 14:39

Le président de la République vient de signer trois décrets qui organisent l’administration et la vie académique des universités de Bertoua, d’Ebolowa et de Garoua, dont la création a été entérinée le 5 janvier dernier. Comme pour toutes les universités d’État qui sont nées après la réforme de 1993, Paul Biya prescrit la mise en place progressive de toutes les dispositions contenues dans ces décrets signés le 6 janvier dernier. « Les grandes écoles, les directions, divisions, services et bureaux prévus au présent décret peuvent progressivement être mis en place en fonction des besoins et compte tenu des moyens disponibles », peut-on lire dans chacun des décrets.

Mais dans l’immédiat, il revient au ministère de l’Enseignement supérieur (Minsup) de travailler au format de départ. Le temps presse puisque l’ouverture officielle de ces universités est annoncée pour la rentrée académique 2022/2023, selon une source proche du dossier. L’un des principaux défis pour tenir ces délais va être d’affecter des enseignants dans ces universités nouvellement créées sans désorganiser les enseignements dans les huit autres universités d’État du pays. « Le ratio étudiants-enseignants n’est toujours pas respecté dans nos universités. La création de trois nouvelles universités va davantage déséquilibrer ce ratio », prévient un enseignant du département d’histoire de l’université de Yaoundé I.

Un avis que ne partage visiblement pas Jacques Fame Ndongo (photo), le ministre d’Etat Minsup. Pour ce membre du gouvernement, tout est sous contrôle. Dans un texte qu’il signe le 1er janvier 2022 avec pour titre « Universités d’État, puissance onze : la révolution Paul Biya », il loue « la maximisation du quantum des enseignants ». Une allusion faite au recrutement de 2 000 titulaires de PhD ou de doctorat en trois, décidées par le président pour renflouer le nombre d’enseignants dans les universités d’État.

Si l’universitaire cité plus haut salue ce recrutement, il regrette toutefois le fait que cette mesure ne soit pas parvenue à régler le problème. « La troisième et dernière phase du recrutement de 2 000 nouveaux enseignants est prévue cette année. Seuls deux postes sont ouverts en histoire et pour le compte de l’université de Maroua, soit un spécialiste des relations internationales et un autre en histoire militaire. Ce qui est loin de combler les attentes, car le besoin est énorme. La preuve c’est que les enseignants sont contraints d’aller au-delà de leur quota horaire. Et parfois, on est tout simplement obligé d’avoir recours à des vacataires ».

Cette situation est confirmée par plusieurs universitaires. À la seule différence que certains restent convaincus que le président, qui visiblement tient à ces trois nouvelles universités, va prendre une ordonnance budgétaire pour mettre à disposition les moyens financiers pour préparer la rentrée académique à venir. Ces derniers espèrent aussi que le chef de l'État, dans la même lancée, va penser à recruter des enseignants pour ne pas ponctionner dans les autres universités en difficulté.

Michel Ange Nga

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