Rumeurs, idées reçues, clichés, superstitions, légende : qui dit vrai ? qui dit faux ?
Lutte contre l’esclavage moderne : la fondation Walk Free classe le Cameroun parmi les pays les moins impliqués

Lutte contre l’esclavage moderne : la fondation Walk Free classe le Cameroun parmi les pays les moins impliqués

Paru le lundi, 07 février 2022 17:31

La fondation australienne Walk Free vient de publier son Global Slavery Index 2018. Avec un total de points de 25,4, le Cameroun fait partie des pays les moins bien classés dans ce ranking qui évalue la réponse que les États apportent dans la lutte contre l’esclavage moderne. Le pays obtient pour cela la notation CC comme la Chine (27,4), le Niger (25,9), le Gabon (24,2) ou encore le Togo (23,6).  

Au Cameroun, comme dans chacun de ces pays, « le gouvernement a une réponse limitée à l’esclavage moderne, avec des services d’aide aux victimes essentiellement de base, un cadre de justice pénale limité, mécanisme de coordination ou de collaboration limité et peu de protections pour les personnes vulnérables à l’esclavage moderne. Il peut y avoir des preuves que certaines politiques et pratiques gouvernementales facilitent l’esclavage. Les services sont en grande partie fournis par les ONG avec un financement gouvernemental limité ou en nature », explique la fondation Walk Free.

Le rapport sur la situation de l’esclavage moderne en 2018 montre aussi que le Cameroun a chuté en passant de la notation CCC à CC. Contrairement à des pays comme la Côte d’Ivoire et la Tunisie qui ont progressé de CCC à B. La fondation Walk Free indique que ces deux pays ont mené des politiques volontaristes pour endiguer l’esclavage moderne. C’est aussi le cas pour un pays comme le Maroc, qui est passé de CC à CCC.

Par contre, la réponse du Cameroun est pour l’instant loin de convaincre. Et pourtant le niveau de prévalence de l’esclavage moderne sur le triangle national a de quoi inquiéter. Selon le Global Slavery Index 2018, sur une population estimée à 22,8 millions d’habitants, près de 157 000 personnes victimes d’esclavage ont été recensées entre 2016 et 2018, soit le 44e score en allant du bas. Il s’agit essentiellement de la servitude pour dette, le mariage forcé et la vente ou l’exploitation des enfants.

Lacunes dans les informations

Comme le fait savoir la fondation Walk Free, ce classement a pour objectif d’engager les États dans la lutte contre toutes ces pratiques d’esclavage. Le Cameroun est donc censé travailler à réduire les facteurs qui favorisent ces mauvaises pratiques. C’est le cas du développement des besoins de base, où le Cameroun est clairement en deçà de la moyenne (36,5 sur 100). C’est aussi le cas de la lutte contre les inégalités (46,2 sur 100). Pour ce qui est des problèmes de gouvernance, le pays s’en sort mieux (65,9 sur 100).

En rappel, Walk Free a été fondé par le couple Andrew et Nicola Forrest, qui a fait fortune dans l’exploitation minière. Pour lui, au fil du temps, le rapport de l’indice mondial de l’esclavage comblera les lacunes dans les informations sur la taille et la nature du problème.

Dans ce rapport, on apprend justement que 40,3 millions de personnes dans le monde vivent encore dans l’esclavage, parmi lesquelles 71% de femmes. En plus, 15,4 millions de personnes sont sujettes au mariage forcé et 24,9 millions de personnes au travail forcé. Si les pays comme la Corée du Nord, le Sud Soudan occupent le bas du classement, les pays de l’Europe de l’Ouest s’en sortent plutôt à bon compte.

Michel Ange Nga

● E-Arnaques


● Fact Cheking




 

Please publish modules in offcanvas position.