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Education : ce que le gouvernement propose pour mettre fin à la grève des enseignants

Education : ce que le gouvernement propose pour mettre fin à la grève des enseignants

Paru le lundi, 07 mars 2022 05:59

Au terme de la réunion entre le gouvernement, les syndicats et les collectifs des enseignants, les représentants des ministères concernés par le débrayage actuel dans les établissements scolaires ont fait le point des actions entreprises pour résoudre la crise. D’après un compte rendu fait par le Collectif des enseignants indignés du Cameroun (CEIC), le ministère des Finances (Minfi) s’est engagé à débloquer plus de 138 millions FCFA pour le paiement des indemnités de logement de 4 692 enseignants.

« Sur la question des enseignants ayant reçu l’avance de solde (2/3) sans non-logement, le Minfi a expliqué que cela est dû à la validation faite au Minesec via une application non mise à jour à la période de la validation. Depuis la création du Groupe de Travail Minfi (GT/Minfi) l’application est à jour et l’indemnité de non-logement est payée de façon automatique sans dépôt de dossier. Toutefois, les enseignants concernés auront ladite indemnité automatiquement », peut-on lire dans le document.

Le Minfi va également mettre à disposition plus de 2 milliards FCFA pour les mois d’avril et mai prochain dans le but de payer les compléments de salaire. Il s’agit en fait, en accord avec le ministère des Enseignements secondaires (Minesec), de mettre à jour « tous les enseignants en attente dudit complément de salaire ». Quant aux avancements, le Minfi fait savoir qu’ils seront payés à partir du mois de juin prochain sur le principe du First In, First Out (Fifo).

Contrairement aux Collectifs d’enseignants qui établissent la dette de l’État envers ce corps professionnel à plus de 180 milliards FCFA, le ministère des Finances a indiqué que « la dette salariale côté Minesec, à la dernière évaluation de décembre 2020, s’élevait à 115,5 milliards FCFA ».

De son côté, le ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative (Minfopra) explique que sur les 7 065 dossiers reçus entre le 14 et le 21 février, 3 916 dossiers concernent les avances de soldes, dont 3 500 traités et 416 dossiers incomplets. Pour les intégrations, 2 067 portent sur les intégrations, dont 238 traités et 1 829 en cours de traitement.

Le Minfopra annonce également qu’une revue sur le sujet révèle qu’entre 2000 et 2021, 74 000 décrets d’intégration et 6324 arrêtés d’avance de solde (pour 53 389 bénéficiaires) ont été émis. Pour l’heure, 700 dossiers, dont 74 avances de solde et 624 intégrations sont en cours de traitement.

La grève se poursuit

Pour ce qui est du Minesec, ce département ministériel dit avoir reçu « 5 642 dossiers de prestations familiales : 2 642 traités et prêts pour paiement ; 3 000 dossiers incomplets renvoyés à la relance pour complétude ». Dans le même registre, « 120 000 Arrêtés d’avancements et la liste sera transmise au Minfi pour évaluation au plus tard le jeudi 10 mars 2022 ».

Il a également été décidé la suppression du système des 2/3, la prise en charge partielle et la « vérification circonstanciée au cas par cas et des paiements des rappels dus aux enseignants au titre des non-logements, compléments de salaire, avancements et autres actes de carrière ».

Ce train de mesures a été accueilli avec scepticisme par le collectif d’enseignants « On a trop supporté » (OTS) à l’origine de la grève depuis deux semaines. Dans un communiqué publié à la fin de cette rencontre, OTS a invité les enseignants à être « plus que jamais solidaires et à poursuivre plus intensément la grève sans débordement aucun et de manière pacifique » cette semaine.

« Nous nous rendons compte que le gouvernement ne mesure pas le degré de mécontentement des enseignants et préfère multiplier les réunions dont les résolutions ne sont pas de nature à répondre efficacement à nos revendications », constate ce collectif dans un autre communiqué signé ce dimanche 6 mars. OTS constate par exemple que le rapport reste évasif sur l’échéancier de paiement des compléments de salaire, du non-logement et des avancements. Par ailleurs, « le rapport précise que le début de paiement des avancements est fixé pour le début du mois de juin, ce qui ne correspond pas à nos attentes ».

Pour tout cela, le débrayage va se poursuivre et « la levée du mot d’ordre dépendra d’un échéancier clair et précis n’excédant pas trois mois et l’épuration de la totalité de la dette due aux enseignants », prévient OTS. Un nouveau round de négociations est prévu le 11 mars prochain.

L.A.

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